BBC Afrique of Wednesday, 15 January 2025

Source: BBC

Pourquoi est-il important de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C ?

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Le monde s'est rapproché d'un réchauffement de plus de 1,5 °C, de nouvelles données montrant que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée sur la planète.

Pour éviter certains des effets les plus néfastes du changement climatique, près de 200 pays ont convenu d'essayer de maintenir l'augmentation des températures à long terme en deçà de ce niveau.


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Pourquoi est-il important de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C ?

Les scientifiques affirment que chaque augmentation de 0,1 °C de la température entraîne des risques accrus pour la planète, tels que des vagues de chaleur plus longues, des tempêtes plus intenses et des incendies de forêt.

L'objectif de 1,5 °C a été convenu parce qu'il existe des preuves très solides que les effets deviendraient beaucoup plus extrêmes à mesure que la planète se rapprocherait de 2 °C. Certains changements pourraient devenir irréversibles.

La science n'est pas totalement certaine, mais les conséquences d'un réchauffement planétaire de 2 °C par rapport à 1,5 °C pourraient l'être :


  • Les journées extrêmement chaudes seraient en moyenne plus chaudes de 4°C aux latitudes moyennes (régions situées en dehors des pôles et des tropiques), contre 3°C à 1,5°C.


  • L'élévation du niveau de la mer serait de 0,1 m plus élevée que dans le cas d'une hausse de 1,5 °C, exposant jusqu'à 10 millions de personnes supplémentaires à des inondations plus fréquentes.


  • Plus de 99 % des récifs coralliens disparaîtraient, contre 70 à 90 % dans le cas d'un réchauffement de 1,5°C.

Qu'est-ce que l'accord de Paris ?

En 2015, les dirigeants du monde entier se sont engagés à tenter d'empêcher que les températures mondiales ne dépassent de plus de 1,5 °C celles de la fin du XIXe siècle, dites « préindustrielles ».

À cette occasion, la quasi-totalité des nations du monde ont accepté de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique.

Adopté par 194 parties (193 pays plus l'UE) dans la capitale française le 12 décembre 2015, l'accord de Paris est entré en vigueur le 4 novembre 2016.

Que dit l'accord de Paris ?

L'accord énumère une série d'engagements :


  • Poursuivre les efforts pour limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C et la maintenir « bien en deçà » de 2°C par rapport aux températures enregistrées à l'époque préindustrielle.


  • Pour parvenir à un équilibre - dit « net zéro » - entre les gaz à effet de serre que l'homme rejette dans l'atmosphère et les gaz qu'il élimine activement, il faut, au cours de la seconde moitié de ce siècle


  • Chaque pays doit fixer ses propres objectifs de réduction des émissions, revus tous les cinq ans pour revoir ses ambitions à la hausse.


  • Les pays riches doivent aider les pays pauvres en leur fournissant des fonds, connus sous le nom de « financement climatique », pour s'adapter au changement climatique et passer aux énergies renouvelables.

Il est généralement admis que l'objectif de 1,5 °C se réfère à la moyenne sur 20 ans, plutôt qu'à une seule année.

Ainsi, si l'année 2024 a été plus chaude de 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, cela ne signifie pas que le seuil fixé par l'accord de Paris a été franchi.


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Qu'ont fait les pays depuis l'accord de Paris ?

Les dirigeants du monde entier se réunissent chaque année pour discuter de leurs engagements en matière de climat, lors de sommets internationaux connus sous le nom de COP (Conférence des Parties).

Toutes les COP depuis 2015 ont permis de suivre la manière dont les pays s'appuient sur ce qu'ils ont promis à Paris.

Lors de la signature de l'accord, les gouvernements ont admis que les objectifs de Paris ne permettraient pas de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

D'après les plans climatiques actuels, le monde devrait connaître un réchauffement de 2,6 à 2,8 °C d'ici à 2100, selon les Nations unies. Mais ce chiffre pourrait tomber à 1,9 °C si toutes les promesses de réduction nette à zéro étaient tenues, ce qui signifie que les pays doivent mettre en place davantage de politiques pour atteindre leurs objectifs.

Lors de la COP28 en décembre 2023, les pays ont accepté pour la première fois de « contribuer » à la « transition vers l'abandon des combustibles fossiles », bien qu'ils n'aient pas été contraints de prendre des mesures.

Mais aucun progrès significatif n'a été enregistré lors de la COP29 en novembre 2024.

De nombreux pays, dont le Canada, la Nouvelle-Zélande et certains États insulaires, ont déclaré que l'accord conclu lors du sommet était trop faible et qu'il édulcorait les engagements des années précédentes.

Que promet l'accord de Paris aux pays les plus pauvres ?

L'accord de Paris a réitéré un engagement pris pour la première fois en 2009, selon lequel les pays les plus riches du monde devaient fournir 100 milliards de dollars (environ 81 milliards de livres sterling) par an d'ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux effets du changement climatique et à construire des économies plus vertes.

En 2020, seuls 83,3 milliards de dollars ont été collectés, et l'objectif a finalement été atteint en 2022, selon les données de l'OCDE.

En 2023, les pays se sont mis d'accord pour la première fois sur la création d'un fonds destiné exclusivement aux pertes et dommages. Il s'agit d'un fonds destiné à aider les pays à se remettre des conséquences du changement climatique.

Lors de la COP29, les pays ont décidé d'actualiser l'objectif de 2020.

Les pays riches se sont engagés à fournir 300 milliards de dollars (environ 244 milliards d'euros) par an aux pays en développement d'ici à 2035, avec une ambition plus large de 1,3 billion de dollars provenant de sources privées et publiques d'ici à la même date.

Toutefois, les pays en développement, qui espéraient davantage, ont critiqué le chiffre de 300 milliards de dollars, le qualifiant de « somme dérisoire ».


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