Parti du Cameroun, son pays natal, après avoir fait main basse sur le bodybuilding en remportant plusieurs titres de champion du Cameroun dans toutes les catégories, Bernard Issogola Amaya, culturiste naturel professionnel trois fois « Mister Univers », dépose ses valises en France où il est champion du monde UIBBN Knokke-heist en Belgique en 2003 et à Thiais en France en 2005, l’Allemagne lui sourit aussi lors de la compétition Univers Nac international qu’il remporte à Cuxhaven en 2006.
De retour en France en 2007, il remporte à Marseille le Weider Trophy avant de s’envoler pour le Canada en 2009 où il remportera à Montréal la Easter Canada Classic toutes catégories. L’aventure américaine en 2010 le consacrera avec le titre de vainqueur Univers Poids Moyen Musclemania à Miami.
A 47 ans, il est aujourd’hui question de penser à la postérité d’où le concept « Amaya Body Games », un concept dont la particularité est basée sur l’effort intense en circuit d’exercices physiques de base. Satisfait de la deuxième édition, il s’est confié dans nos colonnes.
Quelle est l’enjeu de ce concept ?
Le premier enjeu de cet événement est la promotion. Lorsque j’ai débuté cette initiative, il n’y a pas eu une affluence de médias. Aujourd’hui, il y a déjà un certain engouement grâce aussi à un ami qui m’a aidé d’entrer en contact avec la presse afin de l’inviter à venir couvrir l’événement.
Le deuxième enjeu réside au niveau des participants car sans eux, rien ne se serait déroulé. Il faut féliciter ceux qui ont répondu présents car c’est un sport très difficile parce qu’il nécessite une grande endurance, un mental de fer mais aussi beaucoup d’envie. C’est la deuxième fois que nous avons l’opportunité de les réunir et voir des jeunes aussi dévoués c’est encourageant.
Cependant, il y a encore beaucoup d’écueils à franchir dans un contexte marqué par de nombreux problèmes. N’est-ce pas ?
Ma présence au pays consiste aussi à ouvrir une brèche à ces jeunes, leur faire comprendre que bien qu’étant dans une situation de précarité, ce n’est pas une fatalité, ils ont la santé, un beau climat, une alimentation bio, ce sont des atouts pour la pratique du sport dans un environnement naturel.
Que vous inspire la pratique de ce sport au Cameroun ?
Le bodybuilding est bien perçu et bien pratiqué au Cameroun, la preuve le nombre de pratiquants est intéressant. Grâce à notre partenariat avec les médias, la promotion et la vulgarisation vont davantage attirer plus de personnes à s’intéresser à ce sport.
Le déficit infrastructurel ne doit en aucun cas être un frein à la pratique de ce sport car, on a des jeunes qui ont un matériel artisanal qui réalisent des performances extraordinaires. Il faut juste un bon encadrement et un meilleur suivi pour produire de grand champion.
Quel est votre sentiment à l’issue de cette deuxième édition ?
Je suis satisfait du déroulement de la compétition, le seul bémol est que les athlètes n’ont pas encore pris conscience qu’ils font partie des meilleurs du monde. Ils battent des records que n’atteignent pas les professionnels à l’étranger. Le problème c’est que ces records ne sont pas homologués. Si je reviens régulièrement avec ce concept, c’est pour les sensibiliser sur leurs potentialités et leurs atouts.
Quel souvenir gardez-vous de cette deuxième édition ?
La salle était très enthousiasmée tout l’heure lors des prestations des athlètes qui ont réalisé des performances extraordinaires, les visiteurs ont fait régulièrement des standing ovations pour saluer ces athlètes, c’est une image qui m’a marqué et qui m’a fait grand plaisir. Donc je pense qu’on est sur la bonne voie, j’aimerais qu’on insiste dessus. C’est grâce à votre travail que ce sport sera mis en lumière.
Quelles sont les perspectives ?
Nous allons tirer les leçons de cette deuxième édition pour préparer la troisième édition. Nous allons mettre un accent particulier sur la communication afin que l’année prochaine, l’événement soit plus grandiose. On fera la démarche auprès des sponsors et annonceurs pour l’accompagnement et nous le ferions un peu plus tôt que par le passé.