La production du sorgho dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, l’un des plus importants bassins de production de cette spéculation avec le Nord, a culminé à 411 499 tonnes en 2014, selon les statistiques de la délégation régionale du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Bien qu’en nette augmentation, soulignent les officiels locaux, cette production aurait pu être plus importante, n’eut été la menace Boko Haram, qui a conduit certains paysans à abandonner leurs champs au plus fort des attaques de la secte terroriste nigériane dans cette partie du Cameroun, qui a achevé la campagne agricole 2014 avec un déficit de production de céréales estimé à 32 000 tonnes.
Cette année, avec l’accalmie observée le long de la frontière avec le Nigéria, où les membres de Boko Haram sont en déroute grâce aux assauts des armées camerounaise et tchadienne, mais surtout grâce aux appuis prévus dans le cadre du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA), la production du sorgho, l’une des denrées les plus consommées dans le septentrion camerounais, devrait connaître une embellie.
En effet, financé à 50 milliards de francs Cfa par la Banque mondiale, le PIDMA, qui consiste en des appuis financiers aux producteurs, vise à booster la production du maïs, du manioc et du sorgho, en vue d’approvisionner les agro-industries telles que Nestlé ou encore Guinness.
A la faveur de ce programme, le Conseil régional des organisations paysannes de la partie septentrionale du Cameroun (CROPSEC), qui ambitionne de construire deux unités de décorticage du sorgho dans le cadre du PIDMA, devrait pouvoir augmenter ses livraisons de sorgho à Guinness Cameroon, actuellement estimées à 30 000 tonnes chaque année.