Infos Business of Monday, 24 March 2014

Source: cameroononline.org

43 ans de noces entre le Cameroun et la Chine

26 mars 1973-26 mars 2014. Cela fait 43 ans que le Cameroun et la Chine ont noué des relations diplomatiques. Dans un contexte de Guerre froide, un tel accord n’était pas gagné et un tel événement n’était pas anodin.

D’où le fait que « la Chine reste très reconnaissante aux Etats frères d’Afrique qui ont largement contribué pour son entrée au Conseil de sécurité des Nations-Unies », affirmait le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, devant la presse internationale à Pékin en début mars 2014. Et depuis que le Cameroun et la Chine coopèrent, que de réalisations!

La relation d’Etat a donné lieu à une rencontre des peuples. Tout visiteur au ministère du Commerce chinois peut noter comment trône au hall de l’immeuble, une photo d’une visite à Mbalmayo en 1973 du ministre chinois de la Santé de l’époque. Depuis cette année-là, les médecins chinois sont toujours venus en grand nombre au Cameroun. Sans compter les hôpitaux construits, avec l’appui chinois, à Yaoundé et Douala.

En 43 ans, n’a-t-on pas vu le palais des Congrès, le palais polyvalents des Sports, le très récent port en eaux profondes de Kribi, des routes, etc. Des restaurants, hôtels et marchés chinois se sont développés à telle enseigne que le pays accueille des milliers de Chinois. Mais il n’y a pas que des Chinois qui s’établissent au Cameroun.

Selon des données de l’ambassade du Cameroun à Pékin, « la taille de la communauté camerounaise en Chine continentale se situe entre 800 et 1000 personnes ». Cette communauté est composée pour moitié environ par les étudiants. On y retrouve également des travailleurs (enseignants d’anglais) et des hommes d’affaires bien établis.

Les résidents saisonniers et les aventuriers complètent le tableau. L’on dénombre plus d’une cinquantaine de Camerounais à Hong Kong. La colonie camerounaise est inégalement répartie dans le vaste territoire de la Chine (21 fois la superficie du Cameroun).

Cette diaspora côtoie chaque jour le « phénomène chinois ». Un peuple qui a la mémoire ancrée dans la peau. « En hiver, le mausolée où est conservé le corps de Mao Zedong reçoit entre 20 000 et 25 000 visiteurs par jour», indique un des guides. En été, le chiffre est triplé. De l’autre côté de la Place Tien An Men, « la Cité interdite », construite il y a plus de 800 ans et siège des anciennes dynasties ayant régné en Chine, « accueille 90 000 à 100 000 visiteurs par jour en été », selon les mêmes sources.

Si l’entrée est gratuite pour le mausolée, il faut débourser 44 Yuans pour accéder à la cité interdite. Quand un Yuan vaut 80F, facile alors d’imaginer l’ordre des recettes que rapporte ce tourisme intérieur.

Un pays où les technologies facilitent la vie. Le carnet de consultation dans les hôpitaux de Pékin se résume en une carte magnétique délivrée en moins de cinq minutes. Le temps d’enregistrer votre nom. La consultation coûtant entre 4,5Yuans (360F) et 7Yuans (560) si vous voulez rencontrer un spécialiste. A la banque, l’ouverture d’un compte avec carte bancaire et banque internet, c’est 35 minutes. Et point besoin d’intervention pour être vite reçu.

Le reçu que vous recevez à chaque fois porte l’heure et le premier est toujours premier servi.

La Chine c’est aussi le pays de la discipline. La police veille au grain. Le fléau de la prostitution dans les salons de massage a été éradiqué à Pékin. La discipline commence aussi très jeune, surtout dans ces « usines de champions » que sont ces écoles –à l’instar de celle de Shi Cha Hai, à Pékin- qui forment de futurs médaillés olympique dès l’âge de trois ans. Toutefois, le phénomène chinois ce sont aussi ses défis.

La bataille de la pollution par exemple. Elle pousse la municipalité de Pékin à envisager dans son plan d’urbanisation de 2020 une ville plus écologique avec plus d’espaces verts. Au plan national et géostratégique, il existe ces disputes territoriales avec des Etats voisins en mer de Chine. Et là, l’expérience du président Paul Biya dans la résolution de « l’affaire Bakassi » peut être utile.

Cameroon Tribune