Infos Business of Monday, 25 April 2016

Source: cameroon-info.net

5 000 tonnes de sucre entrent frauduleusement au Cameroun

Sac de sucre Sac de sucre

Plus de 5000 tonnes de sucre, en provenance du Nigeria, entrent chaque mois de manière frauduleuse au Cameroun, mettant ainsi en difficulté la production nationale. Les contrebandiers profiteraient de «l'accalmie» observée au front de guerre contre la secte terroriste nigériane Boko Hatam, et utiliseraient aussi bien les frontières poreuses du septentrion, que la voie maritime vers les Régions du Littoral et du Sud-ouest.

Cette fraude fait perdre chaque mois 650 millions de francs CFA à l'économie camerounaise, avec en prime, la menace sur l'emploi pour les sociétés productrices. C’est le cas de la Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM), filiale du groupe français SOMDIAA, dont des efforts pour ravitailler l'ensemble du pays sont mis en mal par la contrebande.

Ainsi, des dizaines d’emplois parmi les 7000 que compte la société pourraient être supprimés, d'après le Président-Directeur Général, Louis Yinda, si les autorités camerounaises ne prennent pas de mesures appropriées pour juguler la fraude.

Louis Yinda a interpellé les autorités camerounaises, les 29 et 30 mars derniers à Douala sur une situation qui déstabilise le marché national du sucre. C’était au cours de la rencontre entre le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, et le secteur privé, les 29 et 30 mars derniers à Douala.

D’après le responsable de cette entreprise, la SOSUCAM a livré sur le marché camerounais en moyenne 8 000 tonnes de sucre par mois depuis le début de cette année, au lieu des 13 000 ou 14 000 tonnes habituellement livrées au cours des exercices précédents sur la même période. Ceci du fait de la concurrence déloyale des importations frauduleuses et la contrebande.

Selon les responsables de SOSUCAM, «il y a assez de sucre pour couvrir la demande actuelle». Ils déclarent que l’entreprise dispose d’un stock de 52 000 tonnes de sucre au mois d’avril 2016. Une cargaison disponible en ce moment dans les magasins de ses usines à Mbandjock et Nkoteng, villes sucrières du Département de la Haute Sanaga, dans la Région du Centre.

Pour mémoire, le Gouvernement camerounais a été amené à faciliter les importations de sucre à cause des pénuries récurrentes de ce produit constatées sur le marché, pendant certaines périodes de grande consommation (fête de fin d’année, fête du ramadan, rentrée scolaire…).

La SOSUCAM, qui combat les importations, mais importe elle-même d’importantes quantités de sucre de Saaris Congo et du Brésil, selon les statistiques de la direction générale des douanes, a souvent été accusée de délaisser le marché camerounais et d’exporter sa production vers le Gabon et la Guinée équatoriale, où les prix sont plus alléchants.