Selon Le Quotidien de l’Economie du 10 avril 2017, le Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM), se donne pour défi de faire migrer 500 entreprises opérant dans le secteur informel vers le secteur formel. Selon le secrétaire exécutif du GICAM, Alain Blaise Batongué, c’est une ambition qui permettra de démontrer à l’immense majorité des entreprises actives dans le secteur informel qu’elles ont plus à gagner dans la migration vers l’économie formelle; et aux pouvoirs publics que cela est bien possible.
«Nous ne comptons pas faire le travail de l’Etat, car c’est à lui que revient la charge de faire migrer ces milliers entreprises vers l’économie formelle. Cependant, nous voulons faire un geste symbolique, qui permettra aux entreprises du secteur informel qui vont migrer de comprendre qu’elles n’ont pas eu tort de le faire», explique Alain Blaise Batongué.
Selon l’étude réalisée par le Bureau International du Travail (BIT), peut-on lire, l’on dénombrait 2,5 millions d’entreprises opérant dans l’informel en 2010. Des millions d’entreprises informelles réparties dans divers secteurs : commerce, industrie, agro-alimentaire, etc. Et ceci, contre seulement 100 000 entreprises actives dans le secteur formel.
«L’informel concentre 90% des personnes occupées au Cameroun. Malheureusement, l’Etat a du mal à collecter ses recettes fiscales à cause de l’aspect informel de leurs activités ; et 60% des chefs d’entreprises du secteur formel estiment que l’économie informelle nuit gravement à leurs activités», explique Hermann Fotue, consultant du BIT.
«Le secteur informel rend difficile l’accès aux appuis étatiques. Source de manque à gagner à l’Etat sur le plan fiscal, il perpétue la pauvreté et se caractérise par une faible productivité, des emplois moins sécurisés et décents. Par ailleurs, c’est un concurrent féroce au secteur formel, tout comme il rend inefficace les politiques publiques», poursuit l’expert.
Pour faciliter la migration des acteurs du secteur informel vers le formel, l’étude propose plusieurs stratégies: Inciter les entreprises du secteur informel à rejoindre le secteur formel; attirer les micro-entreprises vers le Club TPE (Très Petites Entreprises) du GICAM, et les y retenir durablement.
L’étude précise que «Cela pourrait se faire via la connexion de ces entreprises avec les UPI (Unités de production industrielle), le développement des plaidoyers, la sensibilisation et la communication sur les opportunités de migration vers le formel, des offres de services attractives et la mobilisation des partenariats».