Le manque de financement est un problème majeur que rencontrent de nombreux promoteurs agropastoraux, dans la région du Nord- Ouest Cameroun. Pour pallier à cet obstacle, le gouvernement camerounais essaie de trouver des stratégies de financement pour voler au secours de ces acteurs. C’est dans cette logique que l’Etat s’est associé à la Banque islamique de développement (Bid) pour accompagner les éleveurs de cette région, dans le cadre du projet Lifidep, dont l'objectif principal, consiste à améliorer la production et la productivité des acteurs de ce secteur.
Il s'agit en effet, d'une convention tripartite entre le gouvernement, la Mideno, structure de supervision du projet Lifidep et deux établissements de microfinance, Nsanimunwi cooperative credit union et United savings and agricultural credit limited, qui a été paraphée le 6 octobre dernier à Bamenda. Le montant de ce partenariat s’élève à 750 millions F CFA. Selon le coordonnateur du projet Lifidep, Mbipeh Pius Shidiki, le projet Lifidep a démarré avec deux composantes dont celles de l'élevage (des petits ruminants, des bétails et de la volaille) et de la pisciculture. Toutefois précise-t-il, « Ces deux composantes ont besoin d'appui en termes de crédit. Le gouvernement a mis à la disposition de Lifidep, une enveloppe de 750 millions de francs qui sera exécuté par les établissements de microfinance ». Concrètement, il s'agira pour les deux établissements de microfinance, retenus après l'appel d'offre, de mettre ces moyens à la disposition des paysans qui veulent se lancer dans la production animale et du poisson, ceci afin de booster leurs activités et améliorer leur condition de vie.
Pour avoir accès à ce crédit, le fermier doit être membre actif d'une coopérative des éleveurs ou des pisciculteurs. Si la convention s’étend sur 10 ans renouvelables, le projet envisage accorder 2000 crédits aux éleveurs et pisciculteurs de la région. Pour John Begheni Ndeh, Dg de la Mideno, « cette composante sera implémenté sur la base des principes de la Sharia, un produit des microfinances Islamiques dont la marge de couverture du coût est de 12% l'an ».
Il a rappelé que la grande partie de ce crédit sera attribué en nature et non en espèce. Ceci afin de réduire et empêcher tout risque de détournement, de délinquance et de bâtir la confiance et la cohésion entre les membres de différentes coopératives et communautés bénéficiaires du crédit. A ce effet, le gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, met en garde ceux qui emprunte de l'argent et refusent de rembourser et demande à chacun de jouer sa partition afin qu'au terme du projet, on soit en mesure de quantifier le nombre d'éleveurs et pisciculteurs.