La question des Accords de partenariat économique (Ape) s’installe au salon international de l’entreprise, de la Pme et du partenariat de Yaoundé. L’agence de protection des investissements (Api) a organisée un Apero thématique le 14 février sous le thème « les Ape : enjeux et opportunités pour l’Afrique centrale et le Cameroun. » Le débat sur l’Ape demeure vivace en Afrique centrale et au Cameroun.
Cette vivacité est entretenue par la position prise par le Cameroun de s’engager dans un accord bilatéral avec l’Union européenne (Ue) et les conséquences qui en découlent sur les processus d'intégration en Afrique centrale. Des critiques fusent. Certains spécialistes dénoncent le caractère insidieux de ces accords qui viennent créer un manque à gagner au sein de la population.
Dans son discours, Samuel Yemene, président du Gtad dit : « Avec les Ape, la production locale et les emplois pourraient être déstabilisés si l’effet d’éviction de la production locale par les produits importés d’origines de l’Union européenne ». Dans cette situation, des difficultés d’écoulement des produits des entreprises, seraient à craindre dont les effets immédiats seraient un tassement de l’activité Des estimations faites dans les différentes études notent un impact relativement significatif de l’Ape sur les finances publiques.
Les dernières estimations de l’impact douanier de cet Ape situent ce manque à gagner des recettes de l’Etat autour de 816 milliards de Fcfa sur toute la période de démantèlement, soit une perte moyenne annuelle de l’ordre de 62,8 milliards de Fcfa, représentant environ 16% des recettes douanières. Cet accord signé par le Cameroun pourrait constituer un facteur de risque sur le processus d?intégration régionale dans la mesure où elle ferait coexister deux tarifs extérieurs communs (droits de douane) au sein de l’Union douanière.
«L’Ape reste toutefois porteur d’opportunités et d’enjeux. L’Etat et le secteur privé doivent travailler ensemble afin de développer une économie forte. Les accords de partenariat économique préservent l’accès aux marchés des produits camerounais dans le marché de l’Union européenne notamment la banane et l’aluminium. Les produits du premier groupe pourront permettre aux camerounais de monter facilement leurs entreprises. Ils serviront de levier du développement dans la globalisation des économies » nous a fait savoir Raymond Ebalé, Maître de conférence à l’Université de Yaoundé I.