L’accès à l’eau potable est l’un des fleurons de la coopération sino-camerounaise. Depuis de nombreuses années, les populations bénéficient d’un important appui de la Chine, à travers des projets de différentes portées.
Yato, un château d’eau pour Douala
Le projet Yato ce sont deux articulations : Yato I et Yato II, qui fournissent en tout 150.000 mètres cubes d’eau par jour à la ville de Douala, depuis leur entrée en service. C’est évidemment la plus grosse structure de production d’eau potable dans la capitale économique. Celle dont l’avènement a radicalement changé la donne dans une ville qui a longtemps souffert de la « sècheresse » des robinets. Les populations ont observé une amélioration dans leur quotidien, surtout quand, avec son entrée en production industrielle en 2014, Yato II a fait passer la fourniture de Douala de 160.000 à 260.000 m3/jour. Le centre de captage, qui s’alimente de l’eau du fleuve Moungo, comprend trois pompes qui traitent en tout 5000 m3 d’eau par heure, selon un technicien de l’entreprise.
Ce projet, d’un coût total de 65 milliards de F, apparaît donc bien comme le château d’eau de Douala. L’infrastructure de Yato fournit par exemple plus que l’usine de traitement d’eau potable de Japoma, qui apporte 50.000 m3 d’eau potable par jour, et plus aussi que la production issue des bâches à eau, 116 en tout, réparties dans les quartiers situés à la périphérie du réseau de distribution d’eau potable – ces bâches, sorte de containers, sont alimentées, depuis le 22 décembre 2016, par des camions-citernes acquis et consacrés à cet usage. Il faut ajouter que la construction de l’usine, dans ses deux phases, est allée de pair avec l’érection de châteaux d’eau dans la ville. Un aux abords du siège de la Camwater à Koumassi, d’une capacité de 100m3, et deux autres, à Logbessou et à Nyalla, pouvant contenir 3000m3 chacun.
Yaoundé, les espoirs qui viennent de la Sanaga
Le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et de ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYS) vise à construire un système de pompage d’eau au bord du fleuve Sanaga, lieudit Nachtigal, la traiter et la mettre à disposition des ménages de Yaoundé et de ses environs. Pour l’instant, l’on attend 300 000 m3 d’eau/jour, mais cette capacité est extensible dans le temps à 400 000 m3/jour. le PAEPYS, estimé à 399 milliards de F est financé par la République populaire de Chine à hauteur de 85%. C’est également une entreprise chinoise, SINOMACH, qui assure la réalisation des travaux, en cours depuis janvier 2017. Les premiers équipements, notamment les tuyaux de canalisation ont été acheminés sur le site de stockage de Nkometou en octobre 2017. Dans son ensemble, le projet est appelé à accueillir un peu plus de 8000 conduites. A Nachtigal, au bord de la Sanaga, tout indique que les travaux de construction de la station de pompage et de prise d’eau sont imminents. À 7 km de là, à Emana-Batchenga, un terrain 16 ha est en cours d’aménagement, afin que le chantier soit livré 36 mois après son démarrage.
Aménagement de 145 forages
Par l’entremise de la société chinoise CGCOC, la Chine a entrepris l’aménagement de 145 forages d’eau potable à motricité humaine, à travers le Cameroun. A date, le projet est bouclé dans les régions du Centre et du Sud, fruit d’un don d’une valeur de deux milliards de F. Aujourd’hui encore, l’entreprise ayant réalisé ces forages reste à la disposition des villages bénéficiaires pour la maintenance et le dépannage, éventuellement. Des forages ont permis de diminuer les maladies hydriques et de rapprocher les points d’eau des populations bénéficiaires, entre autres avantages.
D’autres projets en cours
Toujours dans le secteur de l’eau potable, depuis septembre 2017, le gouvernement du Cameroun a signé avec le gouvernement chinois, des accords de coopération économique et technique pour financer des projets. D’un montant de plus 49 milliards de F, ce projet rendu à sa 2e phase vise à alimenter neuf villes du pays (Sangmelima, Bafoussam, Kribi, Bamenda, Yabassi, Garoua-Boulaï, Dschang, Garoua) en eau potable. Pour ce même projet, le président de la République a autorisé vendredi dernier le ministre en charge de l’économie à signer un accord de prêt d’un montant de 53,46 milliards de F avec Exim bank Chine.