Le Fonds d’investissement britannique Actis, qui a racheté l’entreprise de production d’électricité au Cameroun, Eneo, a annoncé ce 14 septembre 2015, avoir cédé à un consortium contrôlé par le fonds norvégien Norfund et l’institution de financement britannique CDC Group, la totalité de ses actifs dans Globeleq Africa. Le montant de la transaction est de 227 millions de dollars, soit environ 125 milliards de francs Cfa.

Filiale à 100% d’Actis spécialisée dans la production indépendante de l’énergie électrique dans plusieurs pays africains, Globeleq Africa avait pris possession des centrales à gaz et à fuel de Kribi et de Dibamba, au Cameroun, après le rachat d’Eneo par Actis. Ces deux centrales électriques d’une capacité cumulée de 304 MW, faisaient du Cameroun le principal producteur du réseau énergétique de Globeleq Africa sur le continent noir, devant la Côte d’Ivoire (288 MW avec la centrale d’Azito) et l’Afrique du Sud (trois centrales solaire et éolienne d’une capacité globale de 238 MW).

Cette cession des centrales de Dibamba et de Kribi au consortium Norfund-CDC Group intervient dans un contexte marqué par de profondes mutations dans le secteur de l’électricité au Cameroun.

En effet, la nouvelle loi en vigueur dans le pays ouvre ce secteur à la concurrence dans les segments de la production et de la commercialisation, de même qu’elle institue un gestionnaire public du réseau de transport, institution dont la mise en place est en cours.

De ce point de vue, Eneo, entreprise toujours contrôlée par Actis et concessionnaire du service public de l’électricité dans le pays, a récemment révisé sa convention avec l’Etat du Cameroun, afin de l’arrimer à cette nouvelle donne. Laquelle donne ouvre résolument à de nouveaux opérateurs, la porte du secteur de l’électricité au Cameroun, jadis contrôlé par une entreprise en situation de monopole.