C’est un incident qui met dans l’embarras le ministère de l’Économie, dirigé par Alamine Ousmane Mey, ainsi que la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA) du Cameroun. Lors d’une mission à Paris, des responsables camerounais se sont retrouvés face à des portes closes dans une affaire qui suscite de vives interrogations au sein de l’administration.
Le gouvernement camerounais, représenté par Alamine Ousmane Mey et Adolphe Noah Ndongo, avait entamé des discussions avec les banques françaises Natixis et Bpifrance pour obtenir un financement de 387,8 milliards de FCFA. Ce fonds devait servir à l'aménagement du réseau routier de Yaoundé. Ce projet, selon une correspondance datée du 5 septembre 2024, révélée par Africa Intelligence, avait été présenté à l’ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand, par Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie. La lettre mentionnait "les très hautes instructions du président de la République" et détaillait la construction d’une infrastructure autoroutière urbaine moderne, divisée en trois lots.
Le premier lot était prévu pour être financé par Afriland First Bank et MUFG Bank, et construit par l’entreprise camerounaise Buns. Les deux autres lots, quant à eux, devaient être financés par Natixis, avec la garantie de Bpifrance, et réalisés par le groupement français Razel-Bec. Des discussions étaient programmées à Paris les 18 et 19 septembre 2024, selon une notification envoyée par Arnaud Sarret, chargé du financement à l’export chez Natixis.
Cependant, une situation inattendue est survenue. Le 18 septembre, lorsque la délégation camerounaise, composée de membres du ministère de l’Économie, de la CAA et de responsables de l’ambassade du Cameroun à Paris, s’est rendue chez Natixis, elle a trouvé les portes fermées. Aucun avertissement préalable n’avait été donné concernant l’annulation de la rencontre. Les vigiles de l’établissement leur ont simplement demandé de repartir, mettant ainsi un terme brutal à cette mission.