9h tapantes au marché Mokolo dans l’arrondissement de Yaoundé II. Au lieudit « Sapeur », le reporter de votre journal aperçoit la vendeuse de charbon Madeleine Mvondo. Malvoyante, elle exerce cette activité depuis 4 ans.
« Je vends dans ce marché depuis plus de 2ans déjà. Cette femme aveugle s’adapte très bien lorsqu’il y a de la clientèle malgré son handicap, elle rembourse normalement les clients. Ce qui est incroyable et surprenant. C’est d’ailleurs chez elle que j’achète du charbon pour préparer chez moi », affirme Solange Abe, commerçante, installée non loin de Madeleine.
Agée de 62 ans, mère de 3 enfants et résidant à Yaoundé au quartier Oyom-Abang depuis 2009, ses revenus journaliers oscillent entre 8 000 et 10 000 Fcfa, malgré les difficultés qu’elle rencontre au quotidien comme les railleries de certains citoyens. « Mon commerce est une source de revenus financiers et de réconfort pour moi. Il me permet d’avoir de quoi me nourrir ainsi que ma petite famille, et de pouvoir apporter de l’aide à mon mari pour payer la scolarité de mes enfants. Lorsque les grossistes me livrent une mauvaise marchandise, je ne parviens absolument pas à avoir de bénéfice. C’est un véritable calvaire pour moi », avoue Madeleine Mvondo.
Avec son handicap, la communication entre elle et sa cliente n’est pas toujours aisée. « Pour passer la commande, il suffit juste de parler de la somme du tas qu’on souhaite acheter puisqu’elle dispose sa marchandise en tas de 200 Fcfa, de 300 Fcfa et de 500Fcfa. », déclare Sandrine Momo, cliente.
Avant de se lancer dans cette activité, Madeleine Mvondo était cultivatrice dans son village natal Nkoumadjap dans l’arrondissement de Zoétélé, département du Dja Elobo, région du Sud. Faute de moyens financiers, ses parents n’ont pas pu l’envoyer à l’école. Eux qui considéraient à tort que son handicap est un frein à son éducation.