C’est un visage familier, dont on a souvent cherché à entendre la voix, tant Agnès Ntube Ndode épouse Ndjock sait se faire discrète. Oui, elle est sénatrice. Mais elle est avant tout chef d’entreprise et aujourd’hui présidente nationale du Groupement des femmes d’affaires du Cameroun (Gfac). Un groupement que Françoise Foning a marqué par ses actions et sa forte personnalité.
Le défi est de taille pour la nouvelle présidente qui doit continuer de mobiliser les centaines de membres et porter la voix de l’association à l’international aussi bien que le faisait son prédécesseur. C’est d’ailleurs en suivant ses pas que la nouvelle présidente a gagné en expérience.
« J’étais toujours derrière Mme Foning. J’étais là pour la suivre. Elle a révélé la chef d’entreprise camerounaise et africaine dans la sphère nationale et mondiale.» 29 ans que le groupement a vu le jour. Agnès Ntube Ndode y adhéré deux années seulement après sa création. C’est dire qu’elle connaît le milieu.
Elle a, à son actif, 24 ans comme présidente du Gfac pour le Sud-Ouest, puis sept ans en tant que première vice présidente au plan national. Son parcours l’a positionnée comme candidate naturelle à la présidence du groupement, encore qu’elle en assurait l’intérim depuis le décès de Françoise Foning.
Sur son élection
Agnès Ntube Ndode a été élue mardi dernier à Yaoundé, pour un mandat de deux ans renouvelable une fois. La procédure était placée sous la supervision d’un observateur d’élections. La sénatrice n’a pas oublié l’engagement de Françoise Foning pour le rayonnement du groupement.
« Gfac était comme son bébé », a-t-elle confié. Elle est donc consciente qu’il faudra en prendre soin. Surtout que les membres sont encore sous le coup de la séparation. « C’est un moment fragile », affirme-t-elle.
Sur son programme
Pour Agnès Ntube Ndode, « Françoise Foning laisse une œuvre que nos faibles épaules s’efforceront de porter ». Toutefois, la sénatrice et son groupe ont des ambitions dont l’une est d’ériger le Gfac en une corporation, pilier de l’émergence du Cameroun.
Avec elles, le gouvernement veut créer environ 100 entreprises dans chacune des dix régions du pays. « Je souhaite transférer mon expérience par la formation, la création et l’accompagnement des entreprises, afin que les femmes d’affaires créent de la richesse et des emplois », détaille la présidente.
Il sera aussi question d’encourager l’indépendance financière des femmes, de faire sortir leurs activités de l’informel, afin que toute entreprise membre du Gfac atteigne un niveau d’institutionnalisation qui puisse améliorer le classement du Cameroun dans le « Doing business ».
La nouvelle équipe devra également poursuivre la mobilisation des ressources pour renforcer les capacités des entrepreneurs et le financement de leurs projets.