Après quatre mois de saison sèche, les planteurs de la région de l’Est entament une nouvelle campagne agricole sur une note d’espoir.
Il est midi un mardi 22 mars 2016. Thomas Siewé, propriétaire d’un champ au lieu-dit Bakombo, à la périphérie de Bertoua, apprécie particulièrement le climat doux qui règne en cette mi-journée. Debout depuis 5h du matin, il a le cœur à l’ouvrage, dans sa plantation. A ses côtés, deux autres membres de la coopérative Emergence qu’il a mis en route, avec l’aide de son épouse Suzanne Siewé.
Ces deux garçons l’aident à entreprendre les derniers abattages pour préparer le champ. Sur ses cinq hectares de parcelle, une bonne partie est déjà apprêtée, pour les semis. « J’ai semé le maïs, le 19 mars dernier. J’ai aussi mis en terre, quelques jours plus tôt, le macabo et l’igname», explique Siewé Suzanne.
Elle revient à peine du foyer aménagé sur place pour préparer à manger au groupe de travailleurs. La dame affirme, par ailleurs, que d’autres spéculations comme le concombre seront également valorisées aux côtés de la banane-plantain et du cacao.
Nous sommes au lendemain des premières pluies tombées dans la région de l’Est, après quatre mois de saison sèche très rude. Au sein de la coopérative Emergence, on est particulièrement fier du retour des pluies, qu’on perçoit comme une bénédiction divine. « Les pluies sont tombées très tôt cette année. C’est plutôt bien pour nous», se réjouit Thomas Siéwé.
Comme lui, beaucoup d’autres planteurs de la région sont ravis du retour des pluies. C’est le branle-bas chez ces planteurs, qui mettent le dernier coup d’abattage pour partir à point, à la faveur de cette nouvelle campagne agricole qui est sur les rails. C’est donc depuis le 1er mars que les premières averses ont été enregistrées à l’Est.
Dans un premier temps, les planteurs ont cru que les premières averses allaient s’arrêter de sitôt. Par chance, elles ont continué et beaucoup ont vite fait de sortir les semences de leurs magasins pour les mettre en terre.
Même si parfois, il y a eu des arrêts de quelques jours, ce retour des pluies ne peut pas pour autant faire oublier de sitôt la saison sèche qui a été particulièrement rude pour plus d’un planteur à l’Est. Beaucoup en gardent un triste souvenir. Amadaou Talla Tamto est de ceux-là. Des flammes ont récemment ravagé ses sept hectares de cacaoyer.
Son champ était pourtant à maturité. Mais, il garde la tête haute, et s’apprête d’ailleurs à rééditer l’exploit durant la petite saison des pluies en cours. Il est aussi à l’ouvrage. Tout comme Bonaventure Tiam, responsable de la coopérative des agriculteurs de l’Est. « Nous sommes plus que prêts pour la nouvelle campagne», souligne ce dernier.
La vingtaine de membres de sa coopérative est sensibilisée pour en faire une réussite en termes de rendement agricole.