Infos Business of Wednesday, 6 July 2016

Source: agenceecofin.com

Alucam réduit ses besoins en électricité de 60 MW

Joël Nana Kontchou, DG d'Eneo Joël Nana Kontchou, DG d'Eneo

L’étiage, période caractérisée par la baisse du niveau des eaux dans les barrages du Cameroun du fait de la sécheresse, est maintenant officiellement terminé, en ce qui concerne l’année 2015. L’annonce est faite dans une correspondance du DG d’Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité, adressée le 1er juillet 2016 aux associations des consommateurs.

A en croire Joël Nana Kontchou, cette période (décembre-juin) généralement caractérisée par de nombreux délestages préjudiciables aux entreprises et aux ménages, a été plutôt marquée, cette fois-ci, par une préservation de l’équilibre entre l’offre et la demande nationale d’électricité. A l’origine de ce changement majeur, le DG d’Eneo cite une combinaison de trois principaux facteurs.

Il y a d’abord, apprend-on, la mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar, dans la région de l’Est du pays, qui a permis de régulariser les débits en amont du fleuve Sanaga. «Le débit de cette année permet aux centrales de Songloulou et Edéa de produire près de 2 fois plus que l’année dernière à la même période», souligne le DG d’Eneo dans sa correspondance aux consommateurs d’électricité.

Ensuite, il y a «les travaux réalisées dans les centrales afin d’obtenir une disponibilité des machines plus élevée» et, enfin, la réduction des besoins de la société Aluminium du Cameroun (Alucam), qui a «contribué davantage à rendre souple le système et à garantir des réserves de productible». En effet, apprend-on, tout au long de l’étiage 2015, cette entreprise industrielle, qui consomme à elle seule plus de 40% de l’énergie électrique produite au Cameroun, «a accepté de ne pas consommer 60 MW sur les 190 MW qu’elle attend d’Eneo contractuellement».

L’on remarquera cependant que cette réduction des besoins en électricité chez Alucam correspond également à une baisse d’activité au sein de cette unité industrielle, du fait de la conjoncture internationale morose autour des prix des matières premières. Pour preuve, sur le premier trimestre 2016, souligne un rapport que vient de publier le service économique régional de la France, les exportations des produits métallurgiques des pays de la Cemac vers la France ont baissé «de 65%, suite à la chute des ventes d’aluminium du Cameroun».