Les relations déjà tendues entre les syndicats des transporteurs et le ministère des Transports pourraient connaître un nouvel épisode conflictuel. En cause, une décision controversée du ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, visant à centraliser la production des badges d'identification des chauffeurs.

Jusqu'à présent, ces badges, essentiels pour les chauffeurs de taxis, moto-taxis, et autres transporteurs interurbains, étaient produits par les syndicats à un coût relativement accessible de 3 000 FCFA. Mais avec la nouvelle réforme, le ministère s'est octroyé l'exclusivité de la production de ces documents, augmentant leur prix à 10 000 FCFA. Cette hausse concerne non seulement les chauffeurs de taxis, mais également ceux des moto-taxis, des transports périurbains et ruraux, et même les chauffeurs de camions.

Les syndicats des transporteurs n'ont pas tardé à dénoncer cette mesure. Selon eux, le ministère orchestrerait une "arnaque" visant à alourdir encore davantage le fardeau financier des conducteurs, déjà fragilisés par les conditions économiques difficiles. "C'est une manœuvre pour remplir les caisses au détriment des travailleurs", affirment certains responsables syndicaux, qui estiment que cette décision n'apporte aucune amélioration tangible à la sécurité routière ou à la régulation du secteur.

La situation risque de dégénérer, car les syndicats envisagent des actions de protestation si le ministère ne revient pas sur cette décision. "Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que l'on exploite nos collègues de la sorte", confie un responsable syndical.

Des discussions sont attendues, mais pour l'instant, aucune solution n'a été trouvée pour apaiser les tensions croissantes.