Jose Manuel Barroso, l'ancien président de la Commission Européenne, a défendu les accords de partenariat économique en cours de négociation, entre l'Afrique et l'Union Européenne, lors d'une intervention à une conférence sur l'investissement qui se déroule à Yaoundé au Cameroun.
De son point de vue, il ne s'agit pas seulement d'aider l'Afrique, ou encore de lui ouvrir la voie pour des investissements, il faut aussi permettre au continent d’accéder à un gros marché pour sa production.
M. Barroso a suggéré que l'UE pourrait apporter sa contribution au développement de l'Afrique sur au moins trois points, le premier étant le développement de son infrastructure. « Nous ne sommes pas jaloux de ce que la région multiplie aujourd'hui des partenariats avec d'autres bailleurs de fonds comme la Chine, au contraire c'est une bonne chose.
Mais d'un point de vue de l'investissement pur, la Banque Européenne d'Investissement qui est la plus grosse structure de financement de l'investissement au monde peut apporter son appui à cet effet », a-t-il fait savoir.
L'ancien numéro 1 de la Commission européenne a aussi indiqué, que l'Afrique avait besoin d'avoir une main d'ouvre très compétente et bien formée, et que des partenariats avec des institutions européennes (privées ou publics) pourraient aider non seulement à former des cadres très diplômés, mais aussi à générer une main d'ouvre capable de s'introduire dans tous les segments de la production.
Jose Manuel Barroso a enfin estimé qu'il était important pour les pays africains d'instaurer un véritable Etat de droit, « non pas pour attirer des investisseurs », mais parce que cela est nécessaire pour la prévision économique dans son ensemble
10 ans durant, Jose Manuel Barroso a travaillé sur la mise en place de cet accord, qui aux yeux de certains organisations et intellectuels africains, se présente comme une tromperie pour le continent. Si le processus semble bloquer dans certaines parties du continent, des pays comme le Cameroun et des régions comme l'Afrique de l'ouest ont signé des accords intérimaires.
Des observateurs estiment toutefois que si les APE vont ouvrir la voie pour l'investissement et le marché, ils risquent de ne pas produire le développement partagé attendu, tant que des questions comme l'ouverture de frontières pour les hommes entre l'Afrique et l'Europe ne sera pas effective et que les barrières non tarifaires continueront de se dresser.