Les exportations de bois bruts (grumes) du Cameroun ont connu une baisse significative en 2023, enregistrant une diminution de 20%.
Les volumes exportés ont atteint 596,5 m³, contre 746 m³ en 2022. Parallèlement, les recettes des exploitants forestiers pour cette catégorie de produits sont passées de 77 milliards de FCFA en 2022 à 64,4 milliards de FCFA à la fin de 2023. Ces données, publiées par l’Institut national de la statistique (INS), confirment la tendance à la baisse des ventes de grumes dans les exportations de bois et d’ouvrages en bois du Cameroun, observée ces dernières années.
En 2023, les exportations globales de bois et d’ouvrages en bois du Cameroun se sont élevées à 1,3 million de m³, dont les grumes ne représentent qu’une part marginale de 0,05%. Cette désaffection pour l’exportation de grumes s’explique principalement par la politique de surtaxation mise en place par le gouvernement. Depuis 2017, les droits de sortie des grumes ont augmenté de manière progressive, passant de 17,5% à 60%, soit une hausse de 343% en valeur relative.
La loi de finances 2024 a encore renforcé cette tendance en revalorisant ces droits de sortie de 60% à 75% de la valeur FOB de l’essence. Cette augmentation vise à décourager l’exportation de grumes et à promouvoir la transformation locale du bois. Le gouvernement camerounais a ainsi instauré diverses mesures incitatives pour encourager les exploitants forestiers à intensifier la transformation locale.
La stratégie du gouvernement semble clairement orientée vers la valorisation locale des ressources forestières. En augmentant les taxes sur les exportations de grumes, les autorités espèrent stimuler le développement d’industries locales de transformation du bois, créant ainsi plus de valeur ajoutée et d’emplois au sein du pays.
Cette transition vers une transformation locale plus intensive pourrait avoir des implications économiques significatives pour le Cameroun. À court terme, les exploitants forestiers doivent s’adapter aux nouvelles conditions du marché. À long terme, le pays pourrait bénéficier d’une économie forestière plus durable et diversifiée, moins dépendante des fluctuations des marchés internationaux.