Banque Atlantique Cameroun a annoncé une Assemblée générale ordinaire qui se tiendra le 15 mai 2017 prochain. A l'ordre du jour, des sujets classiques comme le rapport général sur les comptes de l'exercice 2016, approbation et affectation des résultats de la même période, ou encore les indemnités à accorder aux administrateurs.
Toutefois, un point à l'ordre du jour soulève des réflexions. Dans sa troisième résolution, il est question de l'approbation des conventions visées à l'article 438 et suivant du droit OHADA, qui régit le droit des sociétés commerciales et des groupements d'intérêts économiques dans les pays où il s'applique. L'article mentionné dans la convocation de l'Assemblée générale, traite des conventions, soit générales, soit de travail, signées entre un directeur général, son adjoint ou un actionnaire détenant au moins 10% du capital. Les hypothèses dès lors sont assez nombreuses.
De plus, lorsqu'on croise cette résolution à la septième qui propose d'annuler celle prise en juin 2016 de nommer un administrateur indépendant, certains observateurs évoquent une augmentation de capital qui serait survenue début février 2017, à l'occasion d'une AG extraordinaire dont les résultats n'auraient pas fait l'objet de grosses publicités.
Avec un capital social de 5,5 milliards de FCFA à la fin de l'exercice 2014, Atlantique Banque Cameroun qui s'est vu proposé le leadership dans la mobilisation d'une partie des ressources de financement du Plan d'urgence de l’Etat, se devait d'être rapidement en harmonie avec la norme COBAC (commission bancaire), qui imposait aux banques de porter leur capital minimum à 10 milliards au plus tard le 31 décembre 2014.
Or le défi avec Atlantic Banque Cameroun, qui est née des cendres d'Amity Bank dans un contexte de conflit, c'est que dans son actionnariat initial, les deux institutions qui ont une existence et une dynamique traçables, sont Atlanltique Business International majoritairement contrôlé par le marocain Banque Centrale Populaire, et l'assureur camerounais Garantie Mutuelle des Cadres.
Les autres actionnaires de poids au 31 décembre 2014, étaient toujours Financial Risk International (18%) et C & Investment SARL (9,5%) dont aucune information publique n'est disponible. L'autre actionnaire est Charles Metouck, qui était d'ailleurs le premier président du conseil d'administration de la banque, en même temps qu'il occupait ses fonctions de la Société nationale de raffinage. Ce dernier est aujourd'hui en détention provisoire et présumé coupable dans une affaire de détournements de fonds publics.
Selon des sources proches de la banque, l'augmentation de capital provoquée en février dernier, visait déjà à renforcer ses fonds propres, à lui donner sa pleine mesure d'intervention, mais aussi à relooker son actionnariat.
La Banque reste officiellement silencieuse sur cette question liée à son capital social et les informations ne sortent qu'a demi-mots. Elle devra cependant indiquer si elle est finalement parvenue à arrimer son capital social à la norme sous régionale. Mais surtout elle devra dire si, dans le cadre de cette augmentation, elle a ajusté ses fonds propres au volume de ses engagements, tant de bilan que de hors bilan.