Les réserves de 3 milliards de m 3 étant dépassées, les ingénieurs ont décidé de l’ouverture des vannes, bien avant la période d’étiage. Plus tôt que prévu, les vannes du barrage hydro-électrique de Lom Pangar ont été ouvertes en milieu de semaine dernière, question d’éviter des débordements et le risque de voir certains édifices céder sous la pression des eaux. Car, l’objectif visé par la mise en eau partielle, le 26 septembre 2015, était de remplir le réservoir à hauteur de 3 milliards de m3 d’eau. Sauf que la pluviométrie a été plus généreuse que prévue et en date du 24 novembre 2015, le volume d’eau stocké a été atteint et les prévisions en cours de dépassement.
Les ingénieurs de Lom Pangar ont donc entamé les opérations de lâchées d’eau, initialement prévues pour la mi-décembre. Ces lâchées, qui correspondent à la première vidange de la retenue, marquent le début de la contribution de Lom Pangar à la régulation de la Sanaga. Puisque l’objectif premier de ce projet est de mettre à disposition des centrales hydro-électriques d’Edéa et Song Loulou, les volumes d’eau stockés afin de leur permettre d’accroître leur production dès la saison d’étiage qui s’annonce. Ces réserves seront ainsi mises à contribution jusqu’en juin 2016.
Vendredi, 27 novembre dernier, une équipe des partenaires financiers était sur le site de Lom Pangar, pour une mission de supervision. Laquelle a connu la présence de la Banque mondiale, de l’ambassadrice de France au Cameroun, accompagnée des responsables de l’Agence française de développement, la Banque européenne d’investissement, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale. Mais aussi, Basile Atangana Kouna, ministre de l’Eau et de l’Energie, Victor Mengot et Théodore Nsangou, respectivement président du conseil d’administration et directeur général d’EDC, maître d’ouvrage du projet hydro-électrique de Lom Pangar. Un tour au bord du barrage a permis de constater l’immensité des travaux, mais aussi la vidange du réservoir.
La scène est saisissante, on dirait des chutes d’eaux. De part et d’autre du barrage, le cours d’eau a des attitudes différentes. En amont, dans le réservoir, il n’y a pas de courant, l’eau est calme et on y aperçoit des cimes d’arbres envoyés. En aval, au sortir des vannes, le cours d’eau reprend vie et s’écoule de manière visible. Pour arriver à ce résultat, tout n’a pas été aisé…
D’après Stéphane Garnier, représentant de la Banque mondiale, « il y a eu des incompréhensions entre l’entreprise et les ouvriers. Parfois aussi, entre l’entreprise et le maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre, parfois même avec les bailleurs de fonds. Mais, il faut savoir que c’est la vie normale de ce type de chantier. L’important est que le dialogue entre tous ces acteurs reste ouvert ». Il assure, par ailleurs, que le gouvernement du Cameroun et EDC peuvent être félicités pour avoir, à chaque fois, pris le temps de trouver des solutions, même quand on leur demandait des choses pour lesquelles ils n’étaient pas convaincus.