D’après certains professionnels de cette activité, l’une des grandes menaces qui pèse sur ce domaine est celui des impôts et des taxes. « Il y en a un peu trop. La dernière en date est la taxe sur le séjour. C’est des choses qui plombent un peu l’activité. Toutes les administrations font des descentes dans des structures hôtelières et de restauration et cela n’encourage pas les promoteurs. Surtout qu’en face il n’y a pas encore un véritable accompagnement des pouvoirs publics. Je peux me tromper. L’Etat pourrait par exemple encourager et aider les jeunes de la ville à se former. Ce sont eux qui peuvent s’investir dans la sensibilisation car ils en ont les moyens, les outils de communication comme la radio, etc. », s’insurge Jean-Marie Njanta, un ancien gestionnaire d’hôtel et promoteur d’une école de formation.
Malgré cette contrainte, beaucoup estiment que ces établissements hôteliers arrivent à tirer des bénéfices de leur activité. Néanmoins, certains hôtels mettent souvent la clé sous le paillasson. André Magloire Tala Tamto, propriétaire d’un hôtel, pense que cela émane de leur cuisine interne : « Cela ne peut pas être dû à un manque de clientèle. Si l’on effectue un petit ratio, l’on va se rendre compte que ceux qui ferment ne représente rien par rapport à ceux qui tiennent la route ou qui investissent chaque jour dans le secteur hôtelier. Je pense qu’il y a beaucoup d’opportunités et des évènements qui s’organisent régulièrement dans la ville. Il y a par exemple le Festival national des arts et de la culture (FENAC) qui s’organisera très prochainement et qui drainera encore beaucoup de monde ici. Et ces gens auront besoin de manger et se loger. Ce qui est certain, c’est qu’un hôtel ne peut pas faire le plein tous les jours. Mais je tire de ma propre expérience que l’on enregistre régulièrement des taux de remplissage de plus de 50% dans la plupart des hôtels de la ville de Bertoua », explique-t-il.
Il se dégage néanmoins des différents avis qu’un hôtel, pour qu’il soit rentable doit se mettre en règle vis-à-vis de l’administration, pour qu’il ne subisse pas de tracasseries pendant son activité. Puis qu’il recrute un personnel qualifié et compétent même s’il faut le faire venir d’ailleurs pour que le service soit haut de gamme et apprécié. Qu’il faut aussi avoir un bon gestionnaire et lui laisser des coudées franches. Les périodes fastes de l’année Sur les périodes de petite et de grande affluence, l’on ne peut pas encore parler de période touristique à Bertoua, car à tout moment les gens entrent et ressortent de la ville. Mais il a été observé que de juillet à octobre, l’activité baisse légèrement pour préparation des rentrées et les gens se déplacent moins. « Il y a aussi la veille des grandes fêtes où ça baisse car les clients organisent leur programme pour fêter en famille là où ils résident. Deux ou trois jours avant la fête ça baisse, pour repartir de plus belle quelques jours après. En janvier, l’industrie hôtelière redécolle vers la deuxième quinzaine du mois, jusqu’en juillet. Février est très souvent le mois le plus rentable alors qu’il a moins de jours que les autres mois », complète Jean-Marie Njanta. Pour ce qui est de la construction d’un futur hôtel à 3 ou 4 étoiles à Bertoua, André Magloire Tala Tamto est catégorique : « Cela n’est pas encore d’actualité. C’est la qualité des clients qui fréquentent nos hôtels qui nous donne des idées. Pour un hôtel 4 étoiles, le prix de la nuitée c’est au moins à partir de 30 000 FCFA. Or la bourse des personnes qui occupent majoritairement nos chambres ne leur permet pas de payer ce prix. Ils ne s’en sortent même pas déjà avec nos prix actuels. Quelqu’un propose de te donner 7 000 FCFA pour une chambre de 20 000 FCFA, même pas la moitié du prix fixé. Tu es obligé de forcer pour qu’il te donne au moins 10 000 FCFA. Ce n’est vraiment pas facile », conclut-il.