Au terme de sa mission d’inauguration des Centres de santé intégrés et de salles de classe construites dans les Régions du Nord et de l’Extrême-Nord, Louis Paul Motaze, le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), en s’adressant à la presse, a parlé de la guerre économique à mener contre la secte terroriste Boko Haram. La secte dont les exactions sont plus ressenties dans la Région de l’Extrême-Nord choisie d’un commun accord par le Cameroun et l’Italie pour bénéficier de l’implantation d’un certain nombre d’infrastructures.
A la question de savoir comment le Ministre mesure l’impact du conflit de Boko Haram du point de vue économique dans la Région de l’Extrême-Nord, Louis Paul Motaze déclare qu’il est énorme: «Je peux vous dire que dans une Région comme celle-ci, qui vit essentiellement du commerce, 95% du commerce a été anéanti. Non seulement parce que les populations ont peur, parce qu’elles ne vivent plus dans la quiétude.
Or, pour faire du commerce, il faut être serein. Il faut aussi dire que le commerce se faisait essentiellement avec le Nigéria, une bonne partie, c’est vrai, c’était du commerce informel, lorsque les frontières se sont fermées, lorsque les gens ne peuvent plus circuler de part et d’autre, ça affecte de beaucoup les échanges».
Le Ministre poursuit: «un autre facteur économique est venu s’ajoute: c’est la dévaluation du Naira qui fait que mathématiquement, c’est devenu plus cher de vendre dans ce pays. Heureusement la paix est en train d’arriver parce que les États de la sous-région ont fait un travail extraordinaire avec l’aide des pays amis. Nous en tant que Ministère de l’Économie, nous avons reçu des instructions du Chef de l’État de prévoir un programme de développement et de la relance des activités dans la Région de l’Extrême-Nord».
Sur les priorités, le MINEPAT indique qu’il a été mis en place un groupe de travail interministériel qui va faire des propositions, «mais il ne faut pas être grand devin pour voir que le problème est infrastructurel. Vous avez vu l’état de la voirie urbaine de Maroua qui est complètement à refaire, il y a également à relancer les activités agricoles, l’élevage. Mais aussi passer un autre cap, c’est-à-dire passer à la transformation. Nous avons commencé à visiter un certain nombre de structures économiques comme une tannerie à Maroua, pour voir comment on peut transformer les peaux pour ne pas seulement les vendre en l’état de produits semi-finis, mais voir comment les transformer définitivement», indique Louis Paul Motaze.