Le Conseil d’Administration ordinaire de la Société de Développement du Coton (SODECOTON) n’aura plus lieu mercredi prochain comme initialement prévu. Les membres dudit Conseil ont été informés il y a peu du report des travaux pour une date qui n’est pas encore fixée.

L’Œil du Sahel du 13 juin indique que cette décision n’émane pas du PCA, Jean Baté Edi’i ou du DG, Abdou Namba. C’est la volonté de l’État, l’actionnaire majoritaire de cette société anciennement dirigée par Iya Mohammed. C’est la Présidence de la République qui a pris la décision, informe le journal.

Ce report ouvre la voie à une situation d’exception au sein du groupe. «Nul n’ignore en effet qu’en interrompant le processus de la tenue du Conseil d’Administration ordinaire, cette décision ouvre de facto la voie à un Conseil d’Administration extraordinaire, véritable moment de panique pour les dirigeants d’une entreprise en balbutiement», note le bihebdomadaire.

Selon une source proche du dossier, le Conseil d’Administration annulé avait un important ordre du jour: «Il devait servir à arrêter les comptes de l’entreprise et 16 jours au plus tard, selon les statuts, l’Assemblée Générale devait se tenir pour valider lesdits comptes. Avec cette décision, l’entreprise plonge dans le noir, ses partenaires financiers avec elle. La SODECOTON a des engagements auprès de plusieurs banques qui attendent la tenue de ce Conseil d’arrêt des comptes pour se faire une idée précise de l’état de santé de l’entreprise».

Or, c’est un secret de polichinelle, que la SODECOTON traverse une crise sans précédent. «Du fait de nombreux facteurs endogènes et exogènes, les pertes de l’entreprise culminent aujourd’hui à 18 milliards FCFA pour un capital de 23 milliards FCFA. La SODECOTON est donc à la croisée des chemins. Elle fait face à la vétusté de son matériel roulant, notamment les camions chargés de collecter le coton-graine des marchés vers les usines. Sur un parc de 130 camions, environ 80 sont encore opérationnels. De même, la construction de deux nouvelles huileries et d’une usine d’égrenage est indispensable à la survie de l’entreprise.

255.000 tonnes de coton sont attendues au cours de cette campagne, mais, seulement, une bonne partie des graines issues de celle-ci ne seront pas triturées du fait de la vétusté de ses deux huileries. En conséquence, la SODECOTON a perdu, en deux ans, près de 10 milliards FCFA dans les graines qui n’ont pu être triturées», indique L’Œil du Sahel.

Après avoir accordé un prêt de 30 milliards de FCFA en 2015, l’Etat pourrait donc fixer un nouveau cap dans le top management de la société. Les prochains jours seront déterminants.