L’homme d’affaires parmi les plus puissants que compte la France a des tentacules dans la quasi-totalité des secteurs d’activité économiques en Afrique, notamment au Cameroun.
Selon EcoMAtin paru le mercredi 15 février 2017, l’homme d’affaires Vincent Bolloré peut être qualifié de celui qui «embrassa tout et qui embarrasse tout». Rien ne lui échappe: Médias, Communications, publicité, chemin de fer, ports, télécommunications, agroalimentaire. En Afrique, Vincent Bolloré est emblématique, notamment dans les domaines portuaire et ferroviaire. «Il traine un corollaire de violation des droits humains: conditions de travail précaire, salaires de misère versés aux employés, accaparement des terres, etc.», note le journal.
Le groupe Bolloré détient 77,4% des parts de la société camerounaise des chemins de fer (Camrail). La catastrophe ferroviaire survenue à Eseka le 21 octobre 2016 a été suivie d’une plainte au parquet de Nanterre en France. Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) et le Syndicat Professionnel des Conducteurs de Train du Cameroun avaient saisi les autorités françaises des faits d’homicide et blessures involontaires, non-assistance à personnes en danger et mise en danger de la vie d’autrui. Mais, les plaignants ont été déboutés, le tribunal de Nanterre s’étant déclaré incompétent.
Bolloré n’en est cependant pas à sa première bataille judiciaire. Pour EcoMatin, à chaque fois que ses intérêts sont en jeu, il se sert de ses relations dans la magistrature tant en France qu’en Afrique. «Le rodéo judiciaire le plus récent, tourné par Bolloré, c’est avec la chaine de télévision française France 2. Cette dernière s’est intéressée au cours d’une émission intitulée «Complément d’enquête» aux conditions de travail déplorables des employés de la Société Camerounaise de Palmerais (SOCAPALM) située non loin de la ville de Douala, une entreprise de production d’huile de palme contrôlée par le groupe Bolloré. L’homme d’affaires a estimé que le reportage était mensonger. Le groupe France Télévision a été traîné aussi bien devant le tribunal de commerce de Paris pour réclamer 50 millions d’euros de dommages et intérêts, qu’auprès du Tribunal de Grande Instance du Wouri (Douala) pour Diffamation», renseigne EcoMatin.
Des journalistes français tels que Fanny Pigeaud de Libération, Élodie Gueguin de France Info, Benoît Collombat de France Inter, Adama Gueye de Jeune Afrique, sont passés à la Trappe de Bolloré. Ceci pour avoir dénoncé des cas de non-respect des droits de l’homme dans le développement de ses activités en Afrique.
Cependant, peut-on lire, le puissant homme d’affaires ne s’en sort pas toujours si bien. En avril 2016, la justice française a rejeté sa plainte contre le site Bastamag, qui avait décrit les conditions de travail des enfants de moins de 14 ans dans les plantations de Bolloré au Libéria.