Comme le dit l’adage populaire, le malheur des uns fait le bonheur des autres. En effet, après une période de ralentissement au deuxième trimestre 2024, la filière cotonnière camerounaise pourrait connaître un regain d'activité d'ici fin septembre 2024, selon les prévisions de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC). Cette embellie attendue repose sur une combinaison de facteurs internes et externes favorables.


L'un des éléments clés de cette prévision optimiste est la situation économique au Nigeria, principal acheteur informel du coton camerounais. La récente dévaluation du Naira, qui a perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année, pourrait freiner les exportations illégales de coton vers ce pays. En effet, le pouvoir d'achat des acheteurs nigérians s'est considérablement affaibli, le Naira valant désormais "2 282 fois moins par rapport au dollar américain que lors de sa création début 1973", selon le Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone (Cermf).

De plus, la révision à la hausse de la taxe d'exportation de la fibre de coton, passée de 1% en 2022 à 2% en 2023, devrait également contribuer à réduire l'attrait du marché nigérian pour les producteurs camerounais.



Il convient de rappeler que ces projections, issues du test prévisionnel de conjoncture de la BEAC, sont basées sur des enquêtes auprès des acteurs clés du secteur. Bien que ce document offre des perspectives intéressantes, il reste de nature prospective et doit être interprété avec prudence.

La reprise annoncée de la filière cotonnière camerounaise au troisième trimestre 2024 représente une opportunité importante pour l'économie du pays. Si ces prévisions se concrétisent, elles pourraient contribuer à renforcer la position du Cameroun sur le marché international du coton et à améliorer les revenus des producteurs locaux.