Lors du passage des ministres devant les députés lors de la dernière session parlementaire pour défendre leurs budgets, le ministre délégué à la présidence de la République, en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, a déclaré aux médias :
« Nous demandons les moyens pour continuer à assurer nos missions, défendre l’intégrité territoriale de notre pays, assurer la sécurité des personnes et des biens et pouvoir poursuivre la guerre contre Boko Haram. Cette secte terroriste… » C’est tout dire, si l’enveloppe de militaires et gendarmes a grossi de plus de 20 milliards Fcfa, passant de 209 milliards Fcfa à 229,727 milliards Fcfa.
Dans les détails, 214,727 milliards Fcfa seront alloués au fonctionnement et 15 milliards Fcfa au budget d’investissement public (Bip). Contrairement à beaucoup de ministères, le ministère de la Défense, à la lumière de la Loi de règlement adoptée lors de cette session, a consommé 97, 22% de son budget en 2014. Ses missions sont aussi importantes que la guerre contre Boko Haram semble camper toute l’attention. Ainsi, la protection des personnes et des biens reste une préoccupation permanente à travers la lutte contre le grand banditisme ainsi que
le renforcement de la défense du territoire. Le Cameroun reste sur plusieurs fronts pour assurer l’intégrité du territoire national. Outre l’Extrême-Nord, les soldats, gendarmes, et même les policiers restent en éveil à la frontière Est avec la République centrafricaine dont les rebelles, en vadrouille, ont pris l’habitude de venir commettre des exactions au Cameroun. Certes, depuis plusieurs mois, voire plus d’un an déjà que l’on n’a plus parlé des incursions des bandits dans la zone de Bakassi.
Mais, comme « l’ennemi ne dort jamais », la Défense reste également en éveil dans cette région, financièrement et techniquement parlant. De manière chiffrée, l’exécution du renforcement de la défense du territoire est évalué à 125,5 milliards Fcfa; la participation à la protection des personnes et des biens coûtera 65 milliards Fcfa; l’Etat devra dépenser 4 milliards de Fcfa pour la participation à l’action nationale de développement et, enfin, la gouvernance et l’appui institutionnel au sous-secteur défense ont été définis à 38 milliards Fcfa.
Près de 100 milliards Fcfa sont encore alloués à la sécurité des Camerounais, à travers la Sûreté nationale. Avec ses 93,529 milliards Fcfa, la Délégation nationale à la Sûreté nationale va affecter 84 milliards Fcfa au fonctionnement et 9,5 milliards Fcfa à l’investissement. La police camerounaise, qui souffre des caricatures depuis plusieurs années, généralement classée par des organismes internationaux spécialisés comme le corps de métier le plus corrompu au Cameroun, a encore des défis à relever. Notamment la qualité du service à rendre aux citoyens camerounais et étrangers.