Infos Business of Thursday, 7 June 2018

Source: L'Essentiel No 166

Budget 2018 modifié: Paul Biya cède à la pression du FMI

Paul Biya a pris une ordonnance modifiant le budget 2018 Paul Biya a pris une ordonnance modifiant le budget 2018

L’ordonnance présidentielle du 04 juin dernier modifiant et complétant la loi des finances en cours intègre les recommandations faites par le Fonds monétaire international, le 14 mai dernier, au terme de la deuxième revue du programme économique et financier.

Sans nul doute, le Cameroun passera avec succès l’épreuve de la validation du rapport de la deuxième revue du programme économique et financier, prévue en juillet prochain par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). L’épée de Damoclès qui pesait sur le pays vient d’être levée. L’ordonnance présidentielle du 04 juin dernier modifiant et complétant la loi des finances en cours intègre les recommandations faites par la chef de mission du FMI, Corinne Delechat, le 14 mai dernier, au terme de la deuxième revue de ce programme.

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Le FMI exigeait du Cameroun, un reprofilage du budget 2018, en intégrant les éléments de sécurité, les dépenses additionnelles, la compensation du prix du carburant. Et, les décaissements prévus dans le cadre de la facilité élargie de crédit adossée à ce programme étaient conditionnés par l’observance de ces recommandations. En effet, le Cameroun attendait cette année le déblocage d’un appui financier d’un montant global de l’ordre de 347 milliards de FCFA de ses partenaires financiers, notamment la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement (BAD), l’Union européenne et la France. Mais, l’ordonnance présidentielle du 04 juin dernier prévoit plutôt une diminution de 347 milliards de FCFA à 334 milliards de FCFA, soit une baisse de 13 milliards de FCFAau niveau de ces appuis financiers attendus des partenaires au développement.

Mais au niveau des recettes propres, la tendance est plutôt haussière. Celles-ci passent de 3 175 milliards de FCFA comme prévus dans le budget adopté en décembre 2017 à 3324 milliards FCFA dans les nouvelles prévisions budgétaires, soit une augmentation de 149 milliards. Dans cette tendance haussière, les recettes fiscales passent de 2 645 milliards à 2 712 milliards FCFA, soit une hausse de 67 milliards de FCFA. Cette augmentation des recettes est en grande partie due aux bonnes performances observées dans le recouvrement.

Les réalisations des recettes fiscales à fin 2017 ayant été plus importantes que celles estimées lors de la préparation du budget et utilisées comme base de projection des recettes fiscales 2018. L’autre explication vient de l’embellie des recettes pétrolières, qui connaissent un bond de l’ordre de 82 milliards de FCFA. Ce qui s’explique par la remontée du cours du pétrole sur le marché international, le baril de pétrole se vendant aujourd’hui à presque 75 dollars contre 41 dollars au moment de la préparation de ce budget.

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Dans l’ensemble, le budget 2018 est revu à la hausse, passant de 4 513,5 milliards à 4 689,5 milliards FCFA, soit 176 milliards FCFA de plus que celui de décembre 2017. Une inflation qui tient compte de l’enveloppe allouée au paiement de la dette intérieure qui progresse de 670 milliards à 713 milliards. Mais aussi, la prise en compte de certaines institutions créées après l’adoption de ce budget, notamment le ministère de la Décentralisation et du Développement local qui se voit allouer une enveloppe de 11,477 milliards de FCFA.

Idem pour le Conseil constitutionnel qui se voit attribuer des ressources d’un montant de 2,5 milliards de FCFA. En outre, l’ordonnance présidentielle autorise le gouvernement à négocier et à conclure au cours de l’exercice 2018, des emprunts concessionnels et non concessionnels de montants globaux respectivement de 245 milliards et de 436 milliards FCFA.