Là où personne ne l’attendait, la COBAC, ce gendarme financier de la zone CEMAC, a décidé de chausser ses bottes de combat pour fondre sur les banques et microfinances récalcitrantes. Mais, surprise du chef, c’est la Caisse des Dépôts et Consignations du Cameroun (CDEC) qui se retrouve dans son viseur !
En gros, la BEAC, par l’entremise de la COBAC, voudrait faire passer la CDEC pour un organisme financier sous sa tutelle. Réponse de Yaoundé ? "Même pas en rêve !" Ici, on rappelle que la CDEC n’a rien à cacher: elle est déjà soumise aux contrôles des finances publiques et de la juridiction des comptes, parce qu’elle manipule des deniers publics.
Du coup, une question taraude les esprits: qu’est-ce que la COBAC vient chercher dans une caisse qui n’a rien à voir avec les opérations bancaires ?
Les responsables de la CDEC tranchent net: "Nous ne faisons pas d’opérations bancaires. Quand ce sera le cas, on créera une filiale comme en Afrique de l’Ouest, et là, la COBAC pourra jouer les surveillants. Mais pour l’instant, qu’elle garde ses lorgnons pour ceux qui relèvent de sa compétence".
Mais derrière ce clash institutionnel, c’est un bras de fer aux allures de thriller financier qui se joue. Un lobby bancaire camerounais, bien introduit auprès de certaines autorités locales, semble avoir trouvé un complice de choix en la COBAC. Leur mission secrète ? Faire barrage à la CDEC en refusant de lui transférer les fonds qui lui reviennent.
Leur stratégie est simple: gagner du temps pour continuer à faire fructifier ces fonds dormants au profit des banques. Plus ça traîne, plus elles encaissent des frais de gestion abusifs et réalisent des placements juteux.
Et cerise sur le gâteau, une fois bien engraissées, ces mêmes banques pourront prêter à l’État… son propre argent ! Malin, non ?