Les prix du riz continuent de grimper dans les marchés camerounais, où le kilogramme se vend désormais entre 650 et 800 FCFA, contre 450 à 600 FCFA il y a quelques mois. Au marché central de Yaoundé, la tension est palpable. Hélène, une mère de famille, exprime son désarroi face à l'inflation qui rend l'accès aux aliments de base de plus en plus difficile. « Tout est cher, que ce soit le manioc, le plantain ou l'igname. Je pensais que le riz serait une alternative, mais comment faire quand le kilo coûte jusqu’à 800 FCFA ? » déplore-t-elle.
Ce phénomène touche l’ensemble du pays. À Dschang, dans l’Ouest, Kevin, un étudiant, a observé une hausse progressive des prix depuis le début de l’année. Après une brève accalmie lors des fêtes de Pâques et du Ramadan, les prix ont de nouveau bondi, oscillant désormais entre 650 et 800 FCFA selon la qualité. Cette montée des prix met en lumière une crise qui impacte de plus en plus de Camerounais.
La raréfaction du riz importé sur le marché local est l'une des principales causes de cette flambée. Albert, un commerçant du marché Mfoundi à Yaoundé, confirme que l’offre de riz importé a diminué, ce qui pousse les vendeurs à augmenter les prix pour compenser. En parallèle, les consommateurs montrent une préférence marquée pour le riz thaïlandais et indien, jugé de meilleure qualité, tandis que le riz pakistanais, moins prisé, reste disponible à des prix plus bas.
Le véritable problème réside toutefois dans le déficit de production locale. En 2023, le Cameroun n’a produit que 140 000 tonnes de riz pour une demande nationale de 630 000 tonnes, forçant le pays à dépendre massivement des importations. Ce déficit persistant, combiné à une inflation qui a atteint 6 % en juillet 2024, continue de peser lourdement sur les ménages camerounais s'inquiète EcoMatin.