La Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) a enfin pris position face aux revendications du Syndicat des Pilotes de l’Aviation Civile Nationale (Spinac), qui avait récemment déposé un préavis de grève de huit jours. Ce préavis, adressé au délégué régional du Travail et de la Sécurité sociale pour le Littoral, accusait le Directeur général de la compagnie, Jean Christophe Ella Nguema, de maintenir un « climat délétère de tension sociale » au sein de l’entreprise, en violation des codes du travail et du pénal.

En réponse à ces accusations, Jean Christophe Ella Nguema a réagi par une lettre adressée au président du Spinac, dans laquelle il dénonce ce qu’il considère comme des « propos alarmistes et diffamatoires » visant à ternir l’image de la compagnie aérienne nationale. Le Directeur général a tenu à clarifier plusieurs points soulevés par les pilotes grévistes.

Le Spinac avait exprimé son mécontentement quant à l’embauche de pilotes expatriés et la présence de pilotes militaires au sein de Camair-Co. Jean Christophe Ella Nguema a précisé que les pilotes militaires détachés à Camair-Co sont au nombre de quatre, tous Commandants de Bord, et qu’ils sont en poste bien avant l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante. « Ces pilotes militaires, présents dans la compagnie depuis 2012, font partie des personnels les plus anciens et les plus expérimentés, et ont, au même titre que les pilotes civils, suivi toutes les formations réglementaires exigées par l’Autorité de l’Aviation Civile camerounaise », a-t-il ajouté.

Le Directeur général a également défendu les démarches entreprises pour apaiser le climat social au sein de l’entreprise. « Les éléments de l’harmonisation ont été présentés au syndicat, et leur avis a été sollicité. Toute cette démarche a été faite pour apaiser le climat social et ne saurait aller à l’encontre des dispositions du Code du Travail, ni du Code Pénal », a-t-il déclaré.

Concernant la gestion de la flotte de Camair-Co, Jean Christophe Ella Nguema a affirmé que celle-ci est suivie selon un programme de maintenance élaboré sur la base des recommandations des constructeurs, approuvé par l’Autorité de l’Aviation Civile, et mis en œuvre par un organisme de maintenance agréé et reconnu mondialement. Il a souligné que cette maintenance est régulièrement surveillée par l’Autorité Aéronautique Civile camerounaise, et que « les tolérances techniques et dérogations sont autorisées par l’autorité aéronautique sur la base des dispositions des manuels techniques des constructeurs. Elles sont limitées dans le temps et soumises à une procédure spécifique mentionnée dans le programme d’entretien de l’aéronef concerné ».

Répondant aux accusations de discrimination en faveur des pilotes expatriés, le Directeur général a présenté des chiffres pour contredire ces allégations. « Sur la période allant de janvier à juillet 2024, les salaires perçus par les Commandants de bord camerounais en activité de vol varient entre 21,530 millions de FCFA et 37,692 millions de FCFA, contre ceux perçus par les copilotes étrangers qui varient entre 17,351 millions de FCFA et 20,978 millions de FCFA », a-t-il précisé.

En ce qui concerne le refus de régulariser les salaires des pilotes, Jean Christophe Ella Nguema a expliqué que « la modification des éléments salariaux était à l’initiative du corps des PNT. Suite à un constat des disparités et des irrégularités, le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale a recommandé l’harmonisation des contrats de travail. Un Code de rémunération a été élaboré pour résoudre ces problèmes de régularisation, et a été proposé aux Délégués du Personnel ». Il a également rappelé que les arriérés de salaires concernent la période d’inactivité due à la Covid-19 et qu'ils font partie de la dette sociale, laquelle doit être traitée par le Ministère des Finances dans le cadre de la restructuration et de la relance de la compagnie.