Les nouveaux dirigeants de Camair-Co sont décidés à redresser la compagnie nationale aérienne. Ils n’ont pas seulement commencé à mettre en œuvre le plan de relance proposé par le constructeur américain Boeing. Les responsables de «l’Étoile du Cameroun» ont également entrepris de mettre à la retraite les employés ayant atteint l’âge de 60 ans.
Si la décision en elle-même n’est pas illégale, la procédure pose un problème aux syndicats qui ont l’intention d’attaquer Camair-Co en justice. Ayango Njong, le président du Syndicat des travailleurs des transports aériens du Cameroun a été interrogé par La Nouvelle Expression (LNE) en kiosque le 19 octobre 2016.
Selon lui, «le conseil d’administration a sorti une résolution dans le cadre de ces opérations d’assainissement et de diminution des charges, visant à se séparer des travailleurs âgés de plus de 60 ans. D’ailleurs, le PCA, dans une interview à un autre journal a dit que ceux qui seraient utiles jouiront d’un autre statut. Mais, ils vont d’abord se séparer d’eux. En réalité, cette résolution est bien justifiée, car la Camair-Co ploie sous une situation où elle ne produit pas de recettes. Les subventions de l’État vont maintenant jusqu’aux salaires. C’est une honte pour des gens d’un certain niveau, d’une certaine expertise. Ce qui a fait problème ici, c’est pour cela que ça a marqué l’actualité, ce n’est pas cette séparation; les gens prennent la retraite tous les jours dans les entreprises. Ce qui fait problème ici est que cette résolution, dans sa mise en œuvre a été confiée au directeur général adjoint M. Moussa Bouba», explique Eyango Njong.
Le syndicaliste explique ensuite que «d’abord, d’un, M. Moussa Bouba fait une liste et c’est dans celle-ci qu’il informe les gens dont les noms y figurent qu’ils ne font plus partie de l’entreprise. Ce qui est une faute et un abus, parce que le contrat est individuel et le cadre individuel du contrat doit se suivre jusque dans la séparation. Chacun doit être notifié séparément selon les textes. Ensuite, M. Moussa Bouba commet un délit. Il s’adresse aux banques dans lesquelles les salaires de ces agents sont virés pour leur dire qu’ils ne font plus partie des effectifs de CAMAIR-CO.
C’est un délit. Je vais vous dire la conséquence: il y a un parmi ceux-là qui a failli s’évanouir, parce qu’en allant chercher de l’argent pour soigner son enfant, il n’a pas pu accéder à son compte. M. Moussa n’a pas à entrer dans la vie privée des gens ; et nous apprenons d’ailleurs qu’ils ont écrit à certaines chancelleries. Ici, l’intention de nuire est manifeste et incontestable. Des avocats ont été saisis pour réagir par rapport à cet acte signé par M. Moussa qui ne pourra pas se réfugier derrière sa fonction. Il sera poursuivi personnellement. Pour le moment, le principe d’une réaction est arrêté. Nous allons voir la forme que cela devra prendre afin que cela ne se répète pas, car ce que fait ce monsieur est inhumain. Il n’a pas respecté les textes, ni la simple morale, ni les pratiques en matière d’humanité».