Infos Business of Thursday, 23 February 2017

Source: camer.be

Camair-Co n'est pas encore à terre

Les difficultés de Camair-Co ont connu un pic inquiétant en 2016 Les difficultés de Camair-Co ont connu un pic inquiétant en 2016

Les difficultés que traverse la compagnie nationale de transport aérien Camair-Co continuent d’alimenter la polémique autour de cette grande curiosité du triangle national naguère appelée avec fierté « La onzième province ». Faut-il brûler Camair-Co? A l’évidence, le patriotisme des camerounais mérite un autre type de réponse.


Les missions de Camair-Co sont connexes ; Assurer le transport des passagers et du fret, l’idéal d’unité nationale en facilitant le rapprochement et le brassage de la population, etc. Il y en a une autre dont on ne parle pas beaucoup, faire valoir la souveraineté nationale dans le concert des nations du monde disposant d’une compagnie de transport aérien de niveau 1. Depuis sa création le 11 septembre 2006, cette entreprise de transport aérien à capital public a été placée sous la tutelle technique du ministère chargé des Transports et sous la tutelle financière du ministère chargé des finances. Il convient de préciser qu’à ce titre, Camair-Co est une entreprise disposant d’un droit exclusif dans l’exploitation des lignes régulières internationales.


Malgré les bonnes intentions des pouvoirs publics, les difficultés de Camair-Co ont connu un pic inquiétant en 2016 avec notamment l’immobilisation de plusieurs appareils de sa flotte ; au grand dam de son top management qui continue d’espérer une action plus significative de l’Etat. Comme tel est le cas pour les compagnies concurrentes de la sous-région.


Conforme aux normes internationales



A titre d’illustration, le plan de relance proposé par la firme Boeing Consulting peine à être mis en oeuvre à cause d’une bagatelle somme de moins de 80 milliards de Fcfa alors même que chez le voisin CEIBA de Guinée Equatoriale, les robinets sont ouverts. Malgré un déficit structurel de l’ordre de deux milliards par mois, les dirigeants de Camair-Co ne baissent pas les bras et regardent l’avenir avec confiance. Car tout n’est pas sombre dans ce tableau et sont loin de renoncer.


La Camair-Co n’a-t-elle pas été certifiée IOSA depuis l’année dernière ? C’est un signe qui augure de lendemains meilleurs, car par cette certification, la Camair-Co se conforme aux normes internationales en vigueur dans le domaine des transports aériens ; notamment les règlements OACI, FAA et JAA. Autres faits importants à signaler, l’excellence de la coopération entre le Cameroun et la Chine. Cette coopération devrait se traduire avantageusement pour le Cameroun par la création – a-t-on appris récemment de source chinoise – d’une école de formation dans le domaine de l’aviation, afin de former des jeunes ingénieurs et techniciens professionnels pour des métiers tels que le management des aéroports, le contrôle du trafic aérien, ou encore la maintenance.


D’ailleurs les partenaires du pays de Hu JINTAO ne cachent pas leurs bonnes intentions. Parallèlement à la mise en place conjointement d’un magasin de stockage de pièces de rechange à Douala pour réduire les délais de livraison de ces pièces, l’on note aussi l’introduction avec succès d’équipages chinois pour soutenir l’exploitation des MA-60 et les activités de Camair-Co. Or, de l’avis même d’experts, les activités de Camair-Co ont besoin d’être davantage soutenues d’un point de vue règlementaire. En effet, la loi du 24 Juillet 2013 portant régime de l’aviation civile au Cameroun (qui abroge les dispositions de la loi du 18 Décembre 1998) a reconduit le principe de la libéralisation du transport aérien stipule en son article 2 que le régime de l’aviation civile a pour objet de « promouvoir la libre concurrence et la participation à l’initiative privée ».


Quand on sait que la promotion de la libre concurrence n’empêche qu’un Etat ne puisse accorder des droits particuliers, précisément le monopole à certaines entreprises publiques, Camair-Co est pleinement en droit de réclamer un tel privilège en tant qu’entreprise assurant une mission de service public, le transport aérien national. A condition que soit desserré l’étau de l’Autorité Aéronautique.