La compagnie nationale de transport aérien peine à prendre son envol, quatre années après le lancement de ses activités.
À en croire Le Jour, numéro du 20 avril 2016, Camair-Co traverse une nouvelle zone de turbulence. Le journal s’appuie sur des révélations faites le 11 avril par un autre journal: Intégration. L’hebdomadaire informait alors que les comptes de «l’étoile du Cameroun» avaient été saisis par la justice française. Motif: «faciliter le recouvrement d’une dette de 600 millions de FCFA en faveur de la société West Engine Acquisition LLC».
S’appuyant toujours sur les révélations d’Intégration, Le Jour indique que «les deux comptes ouverts par Camair-Co dans les livres de la Société Générale, saisies les 25 février et 2 mars 2016, ne contenaient qu’environ 45 millions de FCFA. Les sommes réclamées par West Engine Acquisition LLC représentent les frais de location à Camair-Co, d’un moteur Pratt and Witney».
Ce moteur, poursuit le journal, «a été monté sur le Boeing 767 de la compagnie, baptisé le Dja, qui permet à Camair-Co de desservi les lignes extérieures, notamment la France. Le contrat de location, aujourd’hui objet du litige entre les deux partenaires, a été conclu en 2014 pour une durée de 7 ans, et un loyer de 74 000 dollars par mois, soit environ 40 millions de FCFA».
Arriérés de salaire
À cette dette abyssale, s’ajoutent des retards sur le paiement des salaires de certains personnels. On apprend qu’«il y en a qui cumulent jusqu’à deux mois d’arriérés de salaires selon une source interne à l’entreprise qui indique toutefois qu’une partie de ce personnel a commencé à percevoir son solde la semaine dernière».
Une nième crise pour la compagnie nationale aérienne qui a démarré ses activités le 28 mars 2011. «Au semestre 2015, elle a réalisé des pertes nettes estimées à 5 milliards de FCFA. Sans la subvention d’équilibre de 8 milliards de FCFA versée par l’État sur la même période, ce résultat net en perte serait même de 13 milliards FCFA. Fin juin 2015, l’entreprise avait cumulé des pertes évaluées à 52 milliards depuis sa création», mentionne le journal.