La société singapourienne Halcyon Agri, agissant via sa filiale camerounaise Sudcam, est indexée dans une affaire de déforestation abusive de forêts. Selon l’organisation non gouvernementale Greenpeace, cette structure aurait défriché plus de 10 000 hectares de forêt entre 2011 et mai 2018 afin d’y créer des plantations de caoutchouc.
Sudcam est une joint-venture formée par le groupe singapourien GMG Global Ltd (GMG), une filiale de la société d’État chinoise, Sinochem International (80% des actions) et la Société de Productions de Palmeraies et d’Hévéa (SPPH) (20% des actions). Ses plantations sont situées dans la région du Sud, à quelques kilomètres de Mvomeka’a, le village du chef de l’Etat Paul Biya. Elles ne cessent de s’étendre sous une « indifférence quasi-totale », déplore cette Ong.
LIRE AUSSI: Hevecam crée une ceinture hévéicole autour de ses sites agro-industriels
Dans le détail, Greenpeace reproche à l’entreprise, outre sa « grande activité de déforestation », les expropriations auxquelles elle se livre. « Les personnes concernées se plaignent d’avoir été expulsées sans avoir reçu d’indemnisation adéquate. En cachant des informations sur le projet et l’identité des détenteurs du capital de la société, Sudcam a privé des communautés locales et autres parties prenantes de leur droit à une consultation sérieuse », indique elle dans un rapport rendu public mardi.
Greenpeace y déplore également la menace que les plantations de Sudcam représente pour la réserve du Dja, le patrimoine de l’Unesco où résident une forte population d’éléphants de forêts, de pangolins géants…
« Outre la pression directe liée à la déforestation à grande échelle dans la périphérie immédiate de la réserve, ils estiment que l’afflux important de travailleurs des plantations et de leurs familles, aura des effets sur la réserve faunique du Dja (facilitation de l’accès à la réserve, perturbation de la faune, activités de pêche et de chasse, cueillette, etc.) » souligne l’organisation reprenant les indications de l’Unesco datant de 2012.