Après une période de contraction de l’activité économique en 2020 due à la pandémie de la Covid-19, les ventes et recettes hors taxes des entreprises modernes ont augmenté de 8,6%, grâce notamment à la reprise des activités de la Société nationale de raffinage.


L’Institut national de la statistique (INS) vient de rendre publique une étude de l’activité économique et financière des entreprises en 2021. Elle y a notamment consacré, dans l’un des chapitres, une analyse de l’éévolution de l’activité des entreprises modernes à travers leurs chiffres d’affaires hors taxe, précisément la somme des ventes de marchandises, de produits fabriqués, des travaux et prestations de services, et des produits accessoires (issu des activités secondaires), réalisés au cours de cette période. Il en ressort qu’après une période de contraction de l’activité économique due à la pandémie de la Covid-19, le secteur moderne de l’économie est reparti vers la hausse en 2021, et cela se traduit par une augmentation de 8,6% du chiffre d’affaires global des entreprises en glissement annuel. « Cette évolution est imputable, notamment, au rebond des ventes à la Sonara, aux performances à l’exportation, au regain de la production et à la hausse des prix », explique l’INS.


En effet, la Sonara a contribué à tirer vers le haut cette croissance des entreprises modernes avec une capitalisation de 3,1%. Après l’incendie qui a ravagé son usine de raffinage en mai 2019, cette entreprise publique a vu réduire ses capacités opérationnelles, limitant ses actions à la seule vente du carburant. Elle a pourtant enregistré une baisse de ses ventes en 2020, avant de noter un rebond de croissance vigoureux de 199% l’année d’après. La Sonara a terminé l’année 2021 avec un chiffre d’affaires de 460 milliards, contre 153 milliards l’année d’avant, soit une hausse de 66% en valeur relative, selon les chiffres consolidés publiés lors de son assemblée générale en juin 2022.

En sus, la Sonara a enregistré un résultat net positif après impôts de 78,99 milliards en 2021, après des pertes enregistrées en 2019 et 2020, respectivement de 107,3 milliards et de 10 milliards de FCFA, selon les données de la Commission technique de réhabilitation (CTR) des entreprises du secteur public et parapublic du ministère des Finances. Ce regain des performances du raffineur public s’explique par le coup de pouce de son principal actionnaire qui est l’Etat, lequel lui a octroyé la couverture de 80% des importations des produits pétroliers, avec une marge fixe de 16 FCFA par litre de carburant, et l’élaboration d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers intégrant une ligne « soutien à la raffinerie », afin d’assurer à l’entreprise une marge supplémentaire minimale de 47,88 FCFA par litre en vue de couvrir ses charges.

Il faut également souligner que la croissance des entreprises en 2021 dénote de plusieurs facteurs, parmi lesquels l’assouplissement des mesures d’endiguement de la Covid-19, qui a favorisé la reprise des échanges internationaux de biens et services, avec à la clé une hausse des ventes à l’exportation en 2021. Celles-ci augmentent en valeur relative de 32,7 %, et retrouvent leur niveau de 2019. La production industrielle est également un des facteurs non négligeables, avec une hausse remarquable sur tous les trimestres comparativement à l’année 2020, et une augmentation plus accentuée au second trimestre 2021. Cette hausse est aussi sensible dans le secteur tertiaire où l’indice de chiffre d’affaires des entreprises des services croît en moyenne annuelle entre 2020 et 2021.