Lancé en 2016 par le président Paul Biya, le Plan Triennal Spécial Jeunes (PTS-Jeunes) devait permettre l’insertion socio-économique d’1,5 million de jeunes en trois ans. Neuf ans plus tard, le programme peine toujours à atteindre ses objectifs.

Lors de son passage à la télévision nationale le 9 février 2025, le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, a reconnu les difficultés rencontrées. Il a notamment évoqué le manque de financements, frein majeur pour plus de 50 % des projets. En cause, les crises sécuritaires qui secouent l’Extrême-Nord depuis 2014 et les régions anglophones depuis fin 2016. « Les jeunes sont à la fois acteurs et victimes », a-t-il déclaré, expliquant que les ressources ont dû être réorientées vers la gestion des conflits.
Malgré ces défis, le programme a tout de même permis le financement de plus de 11 000 projets, générant plus de 35 000 emplois directs pour un investissement total de 20 milliards de Fcfa, soit 19,6 % du budget initialement prévu. Un chiffre bien en deçà des ambitions de départ, qui tablaient sur une enveloppe de 102 milliards pour soutenir 500 000 jeunes par an.

Le chômage des jeunes camerounais reste préoccupant. Selon un récent rapport du secteur de l’éducation et de la formation, il touche particulièrement les diplômés du supérieur (14,8 %), un taux cinq fois plus élevé que chez les non-scolarisés (3 %). Ces chiffres illustrent la difficulté d’insertion professionnelle, malgré les efforts gouvernementaux.

Alors que le PTS-Jeunes continue au-delà du triennat initial, sa réussite semble conditionnée à une stabilisation du contexte sécuritaire et à une mobilisation accrue des financements.