Un an après la mise en place d'un Comité interministériel chargé d'examiner les revendications du personnel de santé au Cameroun, la situation reste tendue. Les travailleurs du secteur, frustrés par l'absence de résultats concrets, menacent de reprendre les mouvements de grève dès la fin du mois de septembre.

Le 20 juin 2023, le Premier ministre Joseph Dion Ngute avait créé un Comité interministériel ad hoc pour étudier les demandes des personnels de santé et proposer des solutions concrètes. Cependant, un an plus tard, les résolutions de ce comité se font toujours attendre, provoquant l'impatience et la colère des syndicats du secteur.

L'Organisation syndicale des travailleurs de la santé a annoncé une grève devant le ministère de la Santé publique pour le 30 septembre si leurs revendications restent sans réponse.

De son côté, le Syndicat national des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé au Cameroun (SYNPESC) a déposé un préavis de grève pour le Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (CHU) à compter du 7 octobre. Sylvain Nga Onana, représentant du SYNPESC, déplore notamment le non-paiement de la prime de fin de carrière aux retraités et le non-respect du protocole d'accord sur les avancements d'échelon.

Selon des sources proches du dossier, le rapport du Comité interministériel a été transmis à la présidence de la République "pour compétence". Une réunion importante s'est tenue le 10 septembre à la présidence pour faire des propositions au chef de l'État.

Le ministère de la Santé publique, dirigé par Manaouda Malachie, confirme que l'équipe gouvernementale a "rendu sa copie" et que le dossier est actuellement suivi par la présidence de la République.

Cette situation tendue intervient dans un contexte où le Cameroun a récemment lancé la première phase de sa Couverture santé universelle (CSU). Le ministère de la Santé a déclaré qu'à ce jour, "un peu moins de 7 milliards de FCFA" ont été virés au profit des formations sanitaires, tout en reconnaissant des difficultés de financement.

Alors que le gouvernement assure travailler sur le dossier, le personnel de santé, lui, s'impatiente. L'issue de cette crise pourrait avoir des répercussions significatives sur le système de santé camerounais, déjà mis à rude épreuve par la mise en place de la CSU.