Infos Business of Monday, 18 July 2022

Source: Le Messager du 18-7-2022

Cameroun : Modeste Mopa Fatoing a encore frappé

1137,3 milliards de Fcfa recouvrés au premier semestre 2022 1137,3 milliards de Fcfa recouvrés au premier semestre 2022

Avec une augmentation de 139,2 milliards de F, les services fiscaux sont parvenus à battre le record du premier semestre 2021.

Au premier semestre 2022, la Direction générale des Impôts (Dgi) annonce avoir récupéré 1137,3 milliards de F à la suite des contrôles fiscaux, soit un taux de réalisation de 102,5%. De quoi battre le record du premier semestre 2021 avec une augmentation significative de 139,2 milliards en valeur absolue et +13,9% en valeur relative.

Pour atteindre ses objectifs de 2 184,8 milliards de F au cours de l’exercice 2022, la Dgi projette de réaliser des recettes fiscales non-pétrolières de 1047,5 milliards de F au deuxième semestre Cette mobilisation des recettes, selon la Dgi, est tributaire de plusieurs innovations.

Il s’agit de : t’implémentation de ta taxe sur les transferts d’argent ; la fiscalisation des contribuables du nouveau régime des organismes à but non lucratif ; la poursuite de la mise en œuvre du paradigme de l’agent intégré, permettant d’élargir l’assiette et réduire ta taille de l’informel, de faciliter la fiscalisation du plus grand nombre des opérateurs de ces secteurs et d’améliorer du rendement de la TVA ; la poursuite de la professionnalisation du contrôle fiscal à travers l’extension de l’exploitation de l’outil -Fusion- aux centres régionaux des impôts, le recours systématique à l’expertise en matière de contrôle fiscal et le suivi automatisé de l’exécution des opérations de contrôle fiscal.

En outre, l’administration fiscale compte atteindre ses objectifs grâce à la généralisation du télé-paiement comme modalité exclusive de paiement des impôts et taxes et la consolidation des acquis de la mise en place des centres divisionnaires des impôts rénovés afin de contribuer à la modernisation et à la dématérialisation des procédures de gestion des petites et micro-entreprises.

Ces «très bons résultats» proviennent «des efforts engagés depuis plusieurs années par la Dgi pour renforcer son arsenal de recouvrement du fisc », assure une source à ta Dgi. Signalons que le Cameroun a renforcé ces dernières années son arsenal de lutte contre la fraude fiscale.

Pression fiscale

Signalons par ailleurs, que le pays entend augmenter ta pression fiscale à 12,6% en 2023, contre 11,8% du PIB projeté en 2022, selon le document de programmation économique et budgétaire déposé le 5 juillet dernier à l’Assemblée nationale, en prélude au débat d’orientation budgétaire préparatoire l’élaboration du budget de l’État pour l’année 2023.

Ce document indique que cette progression de la pression fiscale devrait se poursuivre en 2024 et 2025 à raison de 0,5 point par an dans la perspective d’atteindre un niveau de mobilisation de recettes internes non pétrolières de 13,6% du PIB en 2025.

Selon ce document, le principal axe d’optimisation de ces recettes demeure » la rationalisation des dépenses fiscales, aussi bien au niveau de ta fiscalité interne que celle de porte». Si cette annonce se confirme dans la loi de finances 2023 en cours de préparation, ce ne sera pas apprécié par le secteur privé qui se plaint déjà de la pression fiscale actuelle.

Depuis 2020, le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) déplore le caractère confiscatoire de l’impôt dans le pays. Aussi, il critique la résurgence de divers contrôles fiscaux et parafiscaux, couplée au chevauchement de ceux-ci ; la subjectivité de certains contrôleurs qui conduisent de manière peu efficace des missions de contrôle qui se terminent souvent par des redressements fallacieux, disproportionnés et exorbitants; l’interprétation à vitesse variable, d’un contrôleur à un autre, des dispositions de la loi de finances…Mais de l’avis de la Dgi, la pression fiscale au Cameroun reste encore inférieure à la moyenne africaine évaluée à 16,5% en 2018, ainsi qu’aux standards internationaux.

« Il est généralement admis que la part des prélèvements obligatoires dans la richesse nationale doit atteindre au moins 25% pour être significative et engendrer un véritable développement« , soutient-on à la Dgi. En plus, ta pression fiscale actuelle est même en bais- se comparativement aux années antérieures. En effet, selon la DGI, le taux de pression fiscale calculé sur la base des recettes globales est passé de 12,1% en 2010 à 14,6% en 2019 avec des pics de 14,7% en 2015 avant de tomber à 11% en j 2020 et 11,8% en 2021.