On note une augmentation de 13,2 milliards de Fcfa en valeur absolue et 0,2% en valeur relative. Les chiffres ont été présentés par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute au parlement.
Des députés de l’opposition ont bloqué les travaux à l’Assemblée nationale jeudi 30 novembre 2023. C’était au moment où le président de la chambre basse du parlement, Cavaye Yeguié Djibril, avait invité le Premier ministre, Joseph Dion Ngute à prendre la parole. En effet, le chef du gouvernement était appelé à présenter le Programme économique, financier et culturel du gouvernement pour l’année 2024. En réalité, ces parlementaires reprochaient au gouvernement de n’avoir pas respecté l’article 57 de la loi portant régime financier de l’Etat. Ce blocage n’a duré que le temps d’une réunion éclair. Après plus d’une heure, certains élus sont revenus à l’hémicycle avec le sourire aux lèvres alors que d’autres ont quitté les lieux.
« Je me demande vraiment si nos députés représentent vraiment le peuple. C’est incroyable ce qui se passe dans ce parlement. Apparemment chacun joue sa partition », souligne un curieux venu suivre les travaux. C’est sur ce questionnement que Joseph Dion Ngute a présenté le Programme économique, financier et culturel du gouvernement pour l’année 2024. Il ressort clairement que le Cameroun sera encore en chantier. Certains projets seront réceptionnés et d’autres vont continuer avec pour but ultime : l’amélioration des conditions de vie des populations, à en croire le Premier ministre.
Le gouvernement viole l’article 57
Pour donner corps aux différents projets, le budget de l’Etat pour l’exercice 2024 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 6 mille 740,1 milliards de Fcfa, contre 6 mille 726,9 milliards de Fcfa en 2023. On note une augmentation de 13,2 milliards de Fcfa en valeur absolue et 0,2% en valeur relative. Ce budget est réparti ainsi qu’il suit : 6 mille 679,5 milliards de Fcfa, au titre du budget général et 60,6 milliards de Fcfa, pour les Comptes d’affectation spéciale.
Le projet de loi de finances pour l’exercice 2024 a été déposé le jeudi 30 septembre en violation de l’article 57 de la loi portant régime financier de l’Etat qui stipule que : « le projet de loi de finances initiale, y compris le rapport et les annexes explicatives prévus aux articles 14 et 15 de la présente loi, est déposé au parlement au plus tard quinze jours avant l’ouverture de la session budgétaire ». Le gouvernement a déposé le projet de loi ce 30 novembre 2023 ; soit 20 jours après l’ouverture de la session ; et 35 jours après la date butoir. C’est une situation qui revient chaque année.
Malheureusement, la situation ne change pas dénoncent des parlementaires courroucés. Dans ce contexte, les députés n’ont pas le temps de mieux scruter la loi qui sera imposée aux camerounais : « C’est une désolation. J’ai vu les images. Dans un pays sérieux, on renvoie la loi en Mars déjà que nos députés ne travaillent pas assez. 3 sessions par an sont insuffisantes. Vous pensez qu’avec ça, les camerounais vont s’intéresser à la politique. Il faudra revoir les critères pour être députés dans ce pays », tonne Ambroise Onana, venu suivre lui aussi les travaux. Depuis samedi, chaque ministre défend son budget pour l’exercice 2024 devant les parlementaires. Ce projet de loi sera adopté sauf surprise de dernière minute par le parlement.