Vous-êtes ici: AccueilBusiness2024 09 17Article 770755

Infos Business of Tuesday, 17 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : fermeture des bars entre 20h et 6h, un coup dur pour l'économie locale ?

Cameroun : fermeture des bars entre 20h et 6h, un coup dur pour l'économie locale ? Cameroun : fermeture des bars entre 20h et 6h, un coup dur pour l'économie locale ?

Dans un contexte de tensions persistantes dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, le préfet du département de la Manyu, Yves Bertrand Awounfac Alienou, a pris une mesure drastique visant à renforcer la sécurité publique. Par arrêté préfectoral, il a ordonné la fermeture de tous les bars, snacks et night-clubs de 20h à 6h du matin, et ce, jusqu’à nouvel ordre.

La mesure est justifiée par des exigences de sécurité, de préservation de la paix et de maintien de l’ordre dans une région durement frappée par la crise anglophone. Le préfet a également averti que les contrevenants à cette nouvelle réglementation seront sanctionnés conformément aux textes en vigueur, avec l’implication des sous-préfets, des maires et des forces de l’ordre dans son application rigoureuse.

La région du Sud-Ouest, tout comme celle du Nord-Ouest, est en proie à une crise depuis la fin de 2016. Ce conflit, né des revendications des avocats et enseignants anglophones, s’est rapidement transformé en une guerre sécessionniste en 2017, opposant des groupes armés aux forces gouvernementales.

Cette situation d’insécurité chronique a poussé les autorités locales à instaurer régulièrement des mesures restrictives, telles que des couvre-feux et des interdictions de rassemblements publics, dans le but de limiter les déplacements et les actions des groupes séparatistes.

Bien que ces mesures soient motivées par des impératifs de sécurité, elles risquent d'avoir un impact significatif sur l’économie locale, en particulier dans le secteur de la restauration et du divertissement. La fermeture des bars et autres lieux de loisirs pendant la nuit, période durant laquelle ces établissements réalisent la majeure partie de leurs revenus, pourrait entraîner des pertes financières considérables pour les entrepreneurs locaux et leurs employés.

Ce n'est pas la première fois que des restrictions de ce type sont imposées dans la région, mais elles interviennent dans un contexte où l'économie locale lutte déjà pour se maintenir à flot.

Alors que la crise humanitaire se poursuit, des rapports internationaux, y compris ceux des Nations unies, estiment que le conflit a fait près de 8 000 morts, des milliers de déplacés internes, ainsi que plus de 30 000 réfugiés camerounais au Nigeria.

Si la priorité demeure le rétablissement de la paix et de la sécurité, la question se pose de savoir si des mesures aussi sévères que la fermeture des lieux de vie nocturne ne risquent pas d'accentuer les difficultés économiques dans une région déjà durement éprouvée, surtout que c'est à ces heures que les bars font une grand partie de leur recette.