Le gouverneur de la région de l’Ouest, Augustine Awa Fonka, a signé le 18 janvier 2018 un arrêté régional « portant levée des mesures de lutte contre la grippe aviaire dans la région de l’Ouest ». Une note accueillie avec joie par les éleveurs de cette région. Dès sa diffusion, les aviculteurs de Bafoussam ont multiplié entre eux, des rencontres et des réunions.
« L’essentiel est de mettre cette note à la disposition de tous les acteurs de la filière avicole. C’est cela qui va consacrer la relance de nos activités parce qu’avant, tous ceux vers qui nous allions nous disaient qu’ils ne peuvent nous octroyer un nouveau crédit que si nous apportons la preuve que nous exerçons en toute légalité. Pour nous, c’est une opportunité et une date à marquer d’une pierre blanche », affirme Mouafo, un aviculteur basé à Bafoussam. Ce que confirme un autre opérateur, Bernard Souop Nguetchouessi, pour qui « la filière avicole fonctionnait jusqu’ici au ralenti. » L’ambition aujourd’hui est de tout relancer.
Munis de photocopies de l’arrêté régional N°001/AR/F/SG/DAAJ, certains aviculteurs vont vers les banquiers dans l’optique d’obtenir un financement pour la relance. Les plus optimistes ont déjà remis en bon état leurs fermes. C’est le cas de Laurent Koagne, qui est actuellement à la recherche de poussins. Pas facile d’en trouver, puisque les autorisations d’importations ont été très contrôlées en 2017. Selon Bernard Souop Nguetchouessi, pour que le poulet soit de nouveau présent en abondance, il y a tout un processus qu’il faut mettre sur pied à partir des parentaux. « Ces parentaux doivent produire des poussins qu’on va donner aux éleveurs qui vont les installer afin de produire les pondeuses pendant près de six mois pour avoir les premiers œufs, et environ 45 jours pour avoir les poulets de chair en abondance sur le marché. »
Aviculteur et propriétaire d’une industrie de production de provendes, Roger Penka déplore le fait qu’avec cette longue période de léthargie, la filière avicole a perdu au moins 40% des investissements consentis. « Il faudra environ deux ans pour retrouver au niveau où nous étions avant l’apparition de la grippe aviaire », pronostique cet aviculteur.
Pour y arriver au plus vite, celui qui est aussi économiste sollicite un soutien de l’Etat pour « déjà communiquer dans la sous-région afin que les gens comprennent qu’ils peuvent de nouveau faire confiance aux aviculteurs camerounais. Ensuite, il faudra redonner espoir et confiance aux acteurs et partenaires de cette filière pour qu’ils investissent dans l’aviculture. » Dans les fermes, on nettoie déjà pour assurer la relance effective.