Infos Business of Friday, 13 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : l'Extrême-Nord submergé par les inondations, les autorités en quête de solutions durables

Cameroun : l'Extrême-Nord submergé par les inondations, les autorités en quête de solutions durables Cameroun : l'Extrême-Nord submergé par les inondations, les autorités en quête de solutions durables

Entre août et septembre 2024, l'Extrême-Nord du Cameroun a été sévèrement frappé par des inondations qui ont causé d'importants dégâts. Selon un bilan provisoire, 11 personnes ont perdu la vie, tandis que 198 378 personnes ont été sinistrées. Plus de 103 000 hectares de cultures ont été détruits, et 185 écoles primaires ainsi que 13 lycées ont été inondés. Cette situation alarmante menace de provoquer une crise alimentaire si les autorités ne parviennent pas à compenser les pertes agricoles enregistrées dans la région.

Le département du Mayo-Danay, comme l’a confirmé son préfet Jean Lazare Ndongo Ndongo, est particulièrement touché. Tous ses arrondissements sont affectés, y compris des localités auparavant épargnées telles que Kalfou et Datchéka, signe de l'aggravation de la situation. Malgré plusieurs programmes entrepris ces dernières années, les pouvoirs publics peinent à mettre en place des mesures efficaces pour réduire l'impact des inondations dans cette région.

Lancé en 2014 et financé par la Banque mondiale à hauteur de 108 millions de dollars (63,8 milliards de FCFA), le Projet d'urgence de lutte contre les inondations (Pulci) avait pour objectif de protéger les populations de l'Extrême-Nord des inondations récurrentes. Achevé en 2020, il a notamment permis de renforcer une digue de 70 km sur la rivière Logone et de réhabiliter 27 km du barrage de Maga, bénéficiant à plus de 103 000 personnes. À l'époque, la Banque mondiale déclarait que les riverains n'avaient plus peur des pluies diluviennes grâce à ces infrastructures.

Cependant, malgré ces avancées, les inondations récentes montrent que ces infrastructures ne suffisent plus. Les efforts d’assainissement, comme la construction de drains à Maroua, n'ont pas permis de prévenir les dégâts. La ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, a affirmé que ces efforts se poursuivraient pour trouver une solution durable. Toutefois, la méthode précise reste à définir.

La ministre a également souligné le rôle du désordre urbain dans l'aggravation des inondations. L'occupation anarchique des lits des cours d'eau par des constructions et l'obstruction des ouvrages d'assainissement par des ordures aggravent la situation. Elle appelle les maires à sensibiliser les populations aux risques et à renforcer les contrôles de l'urbanisme pour prévenir de futures catastrophes.

De nombreux observateurs estiment que la construction de la digue-route de Kousseri pourrait stopper les inondations. Ce projet, annoncé par le président Paul Biya en 2012 après des inondations meurtrières, prévoyait une digue de 330 km allant de Gobo à Kousseri. Cependant, douze ans plus tard, le projet est toujours en attente en raison d’un manque de financements. Les études de faisabilité, réalisées pour 1 milliard de FCFA, ont estimé le coût total à 1 000 milliards de FCFA, mais elles doivent être actualisées.