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Infos Business of Friday, 20 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : la centrale de Kribi à l'arrêt, au cœur d'un différend financier entre Eneo et Globeleq

Cameroun : la centrale de Kribi à l'arrêt, au cœur d'un différend financier entre Eneo et Globeleq Cameroun : la centrale de Kribi à l'arrêt, au cœur d'un différend financier entre Eneo et Globeleq

Ce jeudi 19 septembre 2024, lors d’une visite sur le chantier du barrage hydroélectrique de Nachtigal, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a abordé les coupures de courant persistantes touchant les principales villes du pays, telles que Yaoundé et Douala. Il a expliqué que ces délestages sont en partie dus à l’arrêt de la centrale à gaz de Kribi, causé par un différend financier entre l’opérateur de production Globeleq et Eneo, le distributeur d’électricité.

« La centrale à gaz de Kribi est à l’arrêt en raison des retards dans le paiement des factures d’énergie par Eneo à Globeleq », a déclaré le ministre. Il a précisé que la centrale de Kribi, d’une capacité de 216 MW, joue un rôle crucial dans l’approvisionnement électrique du pays. Son arrêt, combiné aux tensions financières entre les deux entités, prive le secteur énergétique d’environ 20 % de sa capacité de production, contribuant ainsi aux désagréments subis par les populations.

Globeleq, qui contrôle 56 % de la centrale (l’État en détenant 44 %), avait déjà interrompu la production en novembre et décembre 2023 pour des raisons similaires. Eneo devait alors plus de 100 milliards de FCFA à Globeleq. Bien qu’un accord de paiement partiel de 30 milliards de FCFA ait permis une reprise temporaire des opérations, la situation financière reste fragile. Eneo, de son côté, fait face à une dette colossale de plus de 200 milliards de FCFA qu’elle réclame à l’État et aux entités publiques, une situation qui a empiré entre 2022 et 2023.

Malgré ce contexte tendu, le ministre a exprimé un optimisme prudent. Il a souligné que des mesures sont en cours pour augmenter la production d’électricité, notamment avec l’injection de 180 MW supplémentaires issus du barrage de Nachtigal dans le réseau interconnecté sud du pays. Cette capacité devrait atteindre 420 MW à terme, ce qui, selon le ministre, permettra de réduire les coupures de courant.

L'un des défis majeurs reste toutefois la faiblesse des infrastructures de transport et de distribution, secteurs nécessitant des investissements urgents. Gaston Eloundou Essomba a annoncé une visite prochaine sur le corridor des lignes de transport jusqu’à Douala, afin de s'assurer que les infrastructures nécessaires à l’évacuation de l’énergie produite à Nachtigal sont en place et synchronisées.