• L’industrie pharmaceutique locale ne pèse que 2 % du marché,
• La contrefaçon et les importations sont les principales causes
• L’Etat appelé à agir pour sauver le secteur
L’industrie pharmaceutique camerounaise se porte très mal. La production locale est assez faible et les recettes sont assez fantomatiques. La principale cause reste la prolifération sur le marché de la contrefaçon qui coûte relativement moins cher, mais avec des effets dangereux sur la santé des consommateurs.
Le 1er octobre dernier, l’Association des industries du médicament et le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, ont, lors d’une rencontre, examiné les difficultés des opérateurs locaux de l’industrie du médicament générique essentiel avec le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam)
A l’issue de cette rencontre, les principaux acteurs ont posé le diagnostic de la situation de leur secteur. « Depuis bientôt 4 décennies, de nombreuses initiatives privées tant nationales qu'internationales se sont déployées pour mettre en place des usines de fabrication locale du médicament par des investissements qui se sont soldés soit par un échec ou une faillite, soit par une agonie profonde », a révélé Gisèle Etamé-Loé, la présidente de cette association. Elle évalue les investissements consentis au cours des 40 dernières années à 50 milliards FCFA. Pourtant, regrette-t-elle, la plupart de ces unités fonctionnent à peine à 20 % de leurs capacités de production, à cause notamment de la concurrence déloyale que leur livrent la contrefaçon et les produits en provenance de Chine ou de l’Inde.
L'industrie du médicament locale souffre aussi d’un accès difficile à la demande publique. Face à cette situation, il faut des pistes de solutions. « Ce volet pourrait être facilement mis en œuvre par la restructuration du système national d'approvisionnement en médicaments génériques essentiels (Syname) dont la cheville ouvrière, la Cename, garantirait un de ses besoins par appels d'offres nationaux réservés aux fabricants locaux en fonction de leurs capacités de production », propose Gisèle Etamé-Loé. Elle suggère aussi au ministère du Commerce de protéger le marché local en adossant les importations des produits équivalents fabriqués localement aux capacités de production des opérateurs nationaux.
A en croire les chiffres rapportés par stopblablacam, entre 2015 et 2017 le Cameroun a importé des produits pharmaceutiques pour 372 milliards FCFA et sur un chiffre d'affaires de 100 milliards FCFA, l'industrie nationale ne participe qu’à hauteur de 2 milliards FCFA.