Infos Business of Monday, 4 March 2024

Source: L'Oeil du Sahel

Cameroun : le business des gadgets se porte bien

Le commerce des casquettes n’est pas en reste. Le commerce des casquettes n’est pas en reste.

En cette matinée ensoleillée du 27 février 2024, Souley, le vendeur de lunettes de soleil au carrefour Intendance de Yaoundé a déjà devant lui deux clients. 9 heures du matin à peine sonnées, l’homme qui se positionne plus précisément au lieu-dit montée Camair-co en a déjà vendu trois paires. De quoi donner du sourire au vu de cette journée qui s’annonce sous de bons auspices. Avoir de la clientèle si tôt est devenu fréquent chez cet homme originaire du Grand-Nord depuis l’apparition des premiers rayons de soleil. «Les gens achètent beaucoup de lunettes de soleil depuis l’apparition de la saison sèche. Il ne se passe pas une journée sans que je n’en vende», se réjouit l’homme qui tire pleinement profit de la situation.


Du côté de Bouba au marché Central, les demandes se multiplient même si les clients hésitent à passer à la caisse. «Je n’ai encore rien vendu mais je sais que ça ne saurait tarder. Le marché des lunettes de soleil est vraiment florissant en ce moment. Je ne peux que remercier le Seigneur», se réjouit le vendeur de lunettes de tout type. Que ce soit des lunettes optiques, de lecture, de soleil ou même des cadres pour des verres médicaux. Les raisons de l’achat de cet instrument divergent d’un utilisa teur à un autre. «J’achète les lunettes de soleil pour deux raisons. Soit pour donner plus de style à mon habillement, soit pour protéger mes yeux contre les rayons de soleil. Si ça peut me permettre de joindre l’utile à l’agréable, c’est moi le plus heureux», justifie le premier client qui vient de s’offrir deux paires de lunettes de soleil chez Souley. «Les lunettes de soleil c’est pour protéger mes yeux de la poussière qui, à la longue peut me créer de sérieux problèmes.

A Soa il y a trop de poussière en ce moment», ajoute le deuxième client. Ce dernier, étant étudiant à l’université de Yaoundé II, est un habitué des engins à deux roues. En ce qui concerne les prix, ils sont plutôt accessibles. Chez Youssouf, on peut s’obtenir une paire de lunettes à partir de 1000 Fcfa. Les prix vont jusqu’à 5000 Fcfa la paire voire plus. Ce qui donne plus d’avantages. «Par jour je peux vendre 5000 francs, 10000 francs. Ça dépend de la tendance du marché», apprend-ton. Un autre élément dont on ne peut s’en passer en cette période de sécheresse : les boissons fraîches. Il est presque 13 heures au lieu-dit Camair-co dans l’arrondissement de Yaoundé 7. La circulation est obstruée et le soleil est carbonisant. Samira après avoir effectué ses courses au marché Mfoundi, est toute en sueur et la gorge sèche.

Elle décide de s’arrêter chez les vendeurs de boissons à la gare routière de la Camair, où elle passe la commande d’une bouteille de jus, prenant le soin de préciser qu’elle doit être «bien tapée» ; autrement dit bien glacée. Elle va avaler une bonne gorgée, ensuite une deuxième, puis une troisième avant de lâcher un grand soupir. Il est clair que ce vendeur vient de sauver une vie.

Samira peut maintenant poursuivre son chemin. Cela ne peut qu’être une joie pour les commerçants en cette période. «Avec cette chaleur, les clients sollicitent plus les boissons glacées. Je peux vendre au moins 3 palettes d’eau par jour alors que nous sommes nombreux ici. Donc vous pouvez imaginer comment le marché se porte en ce moment», indique fièrement le vendeur. «L’eau est toujours demandée. Même si quelqu’un boit du jus, il va toujours demander de l’eau. Aucune boisson ne remplace la soif de l’eau», poursuit-il.

Parallèlement, Hamza qui a opté pour la vente ambulante trouve également son compte. Sa marchandise essentiellement constituée des boissons énergisantes reaktor, des maltas en canettes et de petits jus qu’il dispose dans deux petits seaux transparents de 10 litres chacune, serpente les couloirs du marché Central. Avec ses deux récipients, le bonhomme arrive à faire trois tours en une journée. Dans le même temps, le business ventilateur de poche fait également la joie des commerçants en cette saison sèche. Difficile de marquer un pas sans en apercevoir. Ils sont présents dans les carrefours de la cité capitale, dans de petits comme dans de grands marchés, parfois dans des boutiques du quartier.

Adamou vendeur d’appareils électroniques au marché Central a compris deux ans plus tôt qu’il fallait introduire cet élément dans sa marchandise. Aujourd’hui il en est heureux. «Je peux vendre 8 à 10 pièces par jour. Il arrive qu’une seule personne prenne 3 à 4 pièces. Dans une semaine, je peux vendre un carton. Le carton contient plus de 120 pièces. En saison pluvieuse aussi ça passe mais pas comme maintenant», se réjouit-il. «Tout le monde en demande. Élèves, travailleurs, même les futures mariées», renchérit-il. Les vendeurs ne sont pas les seuls à tirer profit de cet appareil en cette période, les clients aussi.

«C’est très pratique. Je l’utilise dans le taxi, au travail, à la maison. Peu importe où je me trouve. Avant j’utilisais des bouts de carton ou de papier, à la longue j’avais mal à la main. Avec ceci c’est moins de tracasseries. J’en ai deux. Celui que j’utilise à la maison et celui avec lequel je sors», confie une utilisatrice de ventilateurs de poche. Pour pouvoir s’obtenir ce produit, il faut débourser une somme allant de 2000 à 5000 Fcfa voire plus en fonction de la grosseur. Quelques rares personnes les « liquident» à 1500 Fcfa l’unité pour écouler rapidement le stock. C’est le cas d’un vendeur ambulant que nous avons rencontré à l’Intendance. Tout en faisant le tour de la ville, il répète en boucle sa devise «vendre vite vendre beaucoup».

Le commerce des casquettes n’est pas en reste. Oumarou et Fadil deux frères originaires de l’ExtrêmeNord, en ont fait une activité familiale afin d’écouler plus rapidement la marchandise et maximiser les revenus. Tous deux font du commerce ambulant au marché Central, chacun de son côté et se retrouvent de temps à autre à leur point de rencontre qui est la Pharmacie française. «Nous pouvons vendre 10 à 25 articles par jour chacun, à raison de 1700, 2000 voire 3000 francs l’article. Mais il y a des jours moins bons où on peut passer une journée à blanc», renseigne Oumarou. Tout compte fait, en cette saison de sécheresse marquée par une canicule intense et un soleil torride, chacun cherche à se mettre à l’abri, que ce soit avec une boisson fraîche ou avec un gadget quelconque. Le bonheur est celui des commerçants qui écoulent plus facilement leurs produits tout en maximisant sur leur gain.