Infos Business of Saturday, 5 August 2017

Source: cameroun-info.net

Cameroun: le cri de colère d’un jeune entrepreneur

Le Cameroun fait parti des pays où l'entrepreneuriat est difficile Le Cameroun fait parti des pays où l'entrepreneuriat est difficile

Dans une tribune postée sur les réseaux sociaux, Alex Siewe dénonce «ces agents de l'État qui n'ont compris de leur mission qu'un seul volet: la répression, la menace, l'intimidation et l'oppression».

Promoteur d’un espace de détente à Douala, la capitale économique, Alex Siewe se dit victime de plusieurs menaces de fermeture des agents de l’État. L’intégralité de sa lettre ci-dessous:

Trop c'est Trop...venez fermer !

Cette fois je ne me tairai point.

Voici un pays malmené par la crise économique; dans lequel des citoyens ingénieux inventent des ripostes pour rester dignes. Quand d'autres mobilisent la sueur de leur front et leurs maigres économies pour entreprendre, et encadrer des jeunes au bord de la crise de nerfs.

Voici un pays qui a Besoin pour s'en sortir, que tous ses fils mobilisent énergie et imagination pour traverser cette zone de turbulences.

Pendant ce temps, il se trouve Toujours des agents de l'État qui n'ont compris de leur mission qu'un seul volet: la répression, la menace, l'intimidation et l'oppression.

Depuis Bientôt 2 ans que nous avons commencés l'aventure Wa'ZA Park, c'est au moins la 8e menace de fermeture que nous recevons pour toutes sortes de raisons. Des plus surréalistes aux plus ingénieuses. Entre la Mairie, les différentes délégations des ministères les plus inattendus, y compris le ministère de l'élevage, on est pris dans l'étau d'une administration qui a érigé l'initiative privée en péché mortel...Certains de ses membres signent votre arrêt de mort dès votre naissance ...Les possibilités d'appel sont si peu nombreuses. Si vous n'avez pas le numero de X ou Y autorité, vous êtes...dead.

Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai eu recours aux bonnes grâces de notre Bienveillant Chef de terre Wambé Tchakui Noundie JM pour qu'il protège notre jeune entreprise de l'excès de zèle de certains agents de l'État. M. le Sous-Prefet cette fois je vous épargne de nos tourments. Nous sommes épuisés.

La dernière en date, c'est la Délégation au Tourisme et loisirs. Nous avons appris que pour avoir installé, à la demande des Parents qui venaient chez nous prendre un verre, 2 piscines gonflables, une balançoire et un toboggan dans l'espace qui nous restait (50m2 au total), nous sommes devenus un espace de Tourisme et loisirs. Le Karaoké est devenu un loisir. Hier on était plutôt un zoo pour les amis du Ministère de l'élevage.

Cette Nouvelle aurait pu nous réjouir, car elle traduirait la reconnaissance de notre rôle dans l'animation sociale de l'arrondissement de Dla Ve. Elle saluerait le Travail de ces jeunes qui débordent d'imagination pour divertir les enfants à coups d'expression artistique et de jeux pour leur développement personnel. Malgré nos moyens modestes, les Parents plébiscitent de plus en plus leTravail de notre équipe d'étudiants. Plusieurs hautes autorités nous ont à titre personnel encouragé pour nos entreprises et ambitions.

Ce 5 juillet, des agents de la délégation au Tourisme et loisirs sont venus nous rendre visite. Une première. Bingo ! c'est le Ministère en charge entre autres, de créer les conditions favorables à l'érection des centres de loisirs...et d'en développer dans le Pays, notamment dans les quartiers.

-Sont-ils venus encourager notre modeste contribution à sa mission ?

-Sont-ils venus nous guider, conseiller, nous accompagner afin de nous aider à nous professionnaliser et développer ?

NOOOOON ! Rien de tout ça !

Ils sont venus nous dire combien on était de mauvais citoyens en infraction et qu'on devrait payer 1.000.000 F CFA d'amendes sous peine de fermeture sous 8 jours. Pas moins. Sans aucune alerte, sans aucune information préalable, sans aucune autre forme de procès. Ont-ils idée de ce que représente ce montant dans le chiffre d'affaires d'une modeste PME d'à peine 20 mois ?

Seigneur ! En infraction ? Le savions-nous ? La fermeture ? Pourquoi le discours de notre administration est-il toujours oppressif, conflictuel, menaçant, guerrier ?

Que lui coûte-t-il de parler poliment aux citoyens...de les conseiller...les informer des devoirs et droits, avant de penser pénalités, punition, répression ?

Pourquoi ce mépris pour ceux qui osent ?

Mireille Fomekong comment faites-vous pour tenir depuis toutes ces années ? Bien que ce soit très difficile, nous tâchons de nous acquitter des impôts et Taxes en temps et en heure. Pour payer la dizaine de jeunes permanents et occasionnels qui travaillent avec nous, nous puisons dans nos deniers de famille s'il le faut. Car ça aide certains à financer leurs études.

Avant 5 ans, au niveau actuel de nos investissements et de nos activités, il nous est impossible de commencer à parler bénéfices. Mais ils n'en ont cure !

Alain Batongue Wa'ZA Park n'a pas encore la taille pour adhérer au GICAM, mais pensez à protéger les petits désarmés face au pouvoir administratif.

Dany Claude voici un sujet qui doit mobiliser tous les patronats non ?

Pr Manassé Aboya Endong, quel recours avons-nous pour résister à cette guérilla silencieuse qui cause tant de dégâts ? Ne faut-il pas un colloque sur l'avenir de l'administration répressive dans un État qui se veut de droit ? Paul Mahel voici un bon sujet de débat en RV non?

Mes honorables grands frères Martin Oyono, Nintcheu Jean Michel Abel Calvin Njocke Owona KONO...ne faut-il pas une loi pour protéger les PME naissantes de ces excès de zèle ?

Il en faut plus pour venir à bout de ma détermination, car les jeunes qui portent ce projet avec moi méritent qu'il survive. C'est aussi mon obligation en tant que privilégié de la vie.

Maître Jean de Dieu Momo j'aurai bientôt besoin de votre talent, car nous entendons bien nous battre.

Jusqu'au bout...