Le président du Gicam a, au cours de la 121e assemblée générale ordinaire de cette organisation, relevé les menaces qui étranglent les entreprises et regretté la timide réaction du gouvernement lace aux multiples crises.
Six principaux goulots d’étranglement des entreprises ont été soulevés par le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Au cours de la 121e assemblée générale (Ag) ordinaire de cette dernière organisation, Célestin Tawamba n’a pas manqué de soulever les handicapes et menaces qui étranglent les entreprises camerounaises. Des goulots d’étranglement accentués par la crise sanitaire à Corona- virus, et depuis le début de l’année en cours, par la crise russo-ukrainienne.
Au cours de ces travaux tenus le 28 juin 2022, Célestin Tawamba a relevé au moins de six facteurs qui entravent le bon fonctionnement des entreprises en 2021. Il a notamment cité, la crise inflationniste, les prix homologués, les transferts de fonds à l’étranger, les contrôles fiscaux, l’énergie et la Can, et les télécommunications.
« En ce qui concerne la crise inflationniste, comment comprendre les retards accusés dans la prise en main de cette crise ; le déni dans lequel les pouvoirs publics sont restés plongés alors que le Gicam a tiré la sonnette d’alarme dès septembre 2021 sur des augmentations exponentielles de l’ordre de 40 à 400% des coûts des matières premières, des intrants de production, du fret maritime et sur l’inflation des prix locaux. Sur les prix homologués, comment comprendre que l’Etat tend à faire des prix homologués, des prix bloqués », s’interroge Célestin Tawamba ce d’autant plus qu’à en croire le président du Gicam, les prix homologués sont un mécanisme par lequel l’Etat s’assure du caractère non fantaisiste du prix de vente des produits dits essentiels.
Célestin Tawamba dit également ne pas comprendre que le paiement des factures de fournisseurs étrangers soit conditionné par la production des justificatifs quasi-impossibles à obtenir ; ou encore que lors des contrôles fiscaux, l’objectif de rendement fiscal soit fixé d’avance, avant même le début des travaux du contrôle ; de même que le rationnement de l’énergie électrique auquel les entreprises ont été contraintes pendant la Coupe d’Afrique des nations, pour un déroulé fluide de la compétition. La même incompréhension touche aussi la mauvaise qualité de la connexion internet et des communications, à l’heure où le numérique est devenu incontournable.
Des difficultés auxquelles est venue s’ajouter la crise russo-ukrainienne. « L’année a commencé avec la guerre russo-ukrainienne aux conséquences économiques importantes. Avec l’aggravation de l’inflation née de la pandémie de COVID-19, et les risques de pénurie de produits alimentaires, le Gicam regrette que les choix d’ajustements opérés par la Loi de finances rectificative 2022 relèvent la non prise en compte du ralentissement économique anticipé par les entreprises, ainsi que les alertes du secteur privé », indique le président du Gicam dans son rapport moral.
Surtout que, appuie-t-il, « les résultats de l’enquête du Gicam sur la conjoncture au 1er trimestre 2022 révélaient déjà une détérioration des performances des entreprises, une baisse du chiffre d’affaires de 20 points par rapport au 4e trimestre et 10 points par rapport au 1er trimestre 2021 ». Le Gicam redoute en 2022 l’accentuation des difficultés et le ralentissement plus prononcé des activités.
Au cours de cette 131 e Ag ordinaire, les comptes de l’exercice 2021 ont été présentés et adoptés. 91 nouveaux adhérents ont rejoint le Gicam au cours de l’exercice écoulé. « Les comptes ont été approuvés après le rapport du commissaire aux comptes qui a validé les états financiers. Les membres ont pris l’engagement de payer leurs cotisations afin que le groupement soit de plus en plus indépendant financièrement.
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