La France et la Pologne sont leaders sur le marché camerounais du blé en 2023. Les deux pays représentent à eux seuls, la moitié des importations totales de cette céréale.
La domination franco-polonaise s’explique par une part par la baisse des importations en provenance d’autres pays, et d’autre part par l’augmentation de 9% des achats de blé polonais. En 2023, le Cameroun a importé 887 400 tonnes de blé pour un montant total de 178,3 milliards de FCFA. Comparé à 2022, on observe une diminution des volumes (-3,7%) et des dépenses (-46,3%). Cette baisse s’explique en partie par la conjoncture internationale et par la recherche par le Cameroun de solutions alternatives pour réduire sa dépendance aux importations de blé.
La France et la Pologne en tête du peloton
Malgré cette baisse globale, la France et la Pologne ont su tirer leur épingle du jeu. La France, premier fournisseur, a cumulé 28% des parts de marché, tandis que la Pologne, quatrième fournisseur en 2022, a gagné deux places pour se hisser à la deuxième position avec 23% des parts de marché. La valeur des importations de blé polonais a d’ailleurs augmenté de 9% sur l’année.
Le Cameroun a également diversifié ses sources d’approvisionnement en 2023, en important du blé de 12 pays contre 10 en 2022. Parmi les nouveaux entrants, on trouve la Tchécoslovaquie (10ème fournisseur) et la Suisse. A noter l’absence notable de l’Argentine (deuxième fournisseur en 2022), des États-Unis (6ème en 2022) et de l’Uruguay (9ème en 2022). Pour la deuxième année consécutive, l’Ukraine ne figure pas parmi les principaux exportateurs de blé vers le Cameroun. Avant le déclenchement du conflit avec la Russie en février 2022, l’Ukraine était le quatrième fournisseur du Cameroun. La Russie, quant à elle, conserve sa troisième place avec 11,5% des parts de marché.
Malgré ces importations, la production locale de blé reste largement insuffisante pour répondre à la demande nationale. En 2022, elle s’élevait à seulement 945 tonnes, contre 900 000 tonnes nécessaires. Le Cameroun s’est engagé à réduire sa dépendance aux importations en développant sa production locale, notamment dans le cadre du Plan Intégré d’Import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah).