Infos Business of Friday, 11 February 2022

Source: L'Econmie N°2311

Cameroun : pourquoi les meuniers suspendent la livraison de la farine et de son de blé

Les raisons sont évoquées dans un communiqué Les raisons sont évoquées dans un communiqué

Les raisons sont évoquées dans un communiqué du Groupement des industries meunières du Cameroun.

Le Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC) informe les populations du triangle national que les acteurs majeurs de la profession, représentant 70% de part de marché de la production de farine, ont suspendu ce mardi 08 février 2022 à 12 heures, et ce jusqu’à nouvel avis, toute livraison de farine et de son de blé » peut-on lire dans le communiqué de Alfred Momo Ebongue, secrétaire général de ladite association, signé le 08 février 2022 à Douala, capitale économique du Cameroun. Dans le même communiqué, le groupement des meuniers du Cameroun informe également que cette mesure « prise à contre cœur » vise à limiter la portée des pertes que ces entreprises enregistrent depuis 03 mois à cause de l’augmentation ininterrompue et sans précédent du cours du blé, leur matière première et des mesure insuffisantes que prennent les pouvoirs publics pour les accompagner dans l’acquisition de celle-ci.

Pour Louis-Marie Kakdeu, président du Forum camerounais des services de conseil agricole et Président du Think Tank Université Libre du Cameroun (Unilibre), le communiqué du Groupement des Industries meunières du Cameroun est simplement du chantage. « La CAN (Coupe d’Afrique des Nations) de football est finie et nous sommes rattrapés par nos réali tés. Hier, c'était la grippe aviaire. Le poulet est appelé à disparaître de nos assiettes. Aujourd'hui, c'est la farine. Le pain est appelé à disparaître de nos assiettes. On s'apprête donc à affronter un vent d'insécurité alimentaire » explique Louis-Marie Kakdeu. Pour cet administrateur civil formé à l'Ecole d'administration en Suisse (Idhéap), le problème est plus profond. « Les patrons demandent au gouvernement camerounais de payer pour les mesures prises par les gouvernements étrangers. C'est économiquement intenable et politiquement absurde » explique-t-il. Les meuniers quant à eux accusent le cours du blé qui continue de grimper sur le marché international.


Selon un rapport de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié en février 2021, les prix du blé ont augmenté en raison d’un resserrement de l'offre intérieure lié à un recul des importations au cours du dernier trimestre de 2020, causé par des perturbations des flux commerciaux associées à des grèves en Argentine.