Le 2 avril 2024, à Nanga-Eboko, dans la région du Centre du Cameroun, le préfet du département de la Haute Sanaga, Albert Nanga Dang, dirigera une réunion d'information et de concertation. Cette réunion impliquera des autorités traditionnelles, des responsables administratifs et municipaux des arrondissements de Nanga-Eboko et de Minta. Le sujet de la rencontre, tel que spécifié dans un message officiel daté du 27 mars 2024, concerne le projet industriel culture du manioc dans lesdits arrondissements, ainsi que les dérogations spéciales accordées à la société Lyrebird Capital Company LTD.
En réponse à ce message, le préfet de la Haute Sanaga a émis un arrêté préfectoral désignant les membres d'un comité ad-hoc. Ce comité est chargé de l'analyse, de l'examen, de la mise à disposition et de la sécurisation des assiettes foncières sollicitées par la société Lyrebird Capital Company Ltd. Des informations divulguées sur les réseaux sociaux, incluant une lettre signée par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi, révèlent que le projet agro-industriel envisagé couvre une superficie de 400 000 hectares.
Cependant, la taille de cette concession a suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux, remettant en question la légitimité du projet. Un universitaire local, Joël Meyolo, a exprimé ces préoccupations sur Facebook, soulignant l'importance de parvenir à des conclusions satisfaisantes lors de la réunion du 2 avril 2024.
Des recherches sur l'entreprise Lyrebird Capital Limited, qui sollicite cette vaste étendue de terre pour la culture du manioc, révèlent des informations contradictoires sur son statut et ses activités. L'entreprise semble être basée à Londres et opérer dans la vente de carburants, de minerais, de métaux et de produits chimiques industriels. Cependant, son statut légal est incertain, avec des rapports divergents sur sa dissolution éventuelle.
Quant au représentant de cette entreprise, Nganda Jean Baptiste, il a un historique dans le domaine agricole et a précédemment travaillé avec la Chambre d'agriculture et l'Association nationale des producteurs de cacao et de café. Dans une interview datant de cinq ans, il mentionne déjà un projet de production de manioc à grande échelle. Cependant, des doutes persistent quant à la légitimité et à la viabilité du projet actuel.
Les réactions initiales à ce projet rappellent les contestations précédentes autour d'autres projets industriels, tels que ceux de Neo Industry (cacao) dans la région du Sud et de Herakles Farms (palmier à huile) dans la région du Sud-Ouest. Ces projets ont été confrontés à une opposition significative de la part des populations locales et des organisations environnementales, mettant en lumière les préoccupations concernant les impacts sociaux et environnementaux de ces développements industriels à grande échelle.